La rencontre de trois jours entre le président nord-coréen Kim Jong Un et le président chinois Xi Jinping à Pékin en Janvier 2019 a porté sur diverses questions, notamment les liens économiques, les discussions sur le nucléaire. Est-ce que la venue de Xi Jinping à Pyongyang apportera une avancée dans l’intégration de la Corée du Nord aux Nouvelles Routes de la Soie ?
Le sujet de la perspective d’adhésion de Pyongyang à l’Initiative ceinture et route de la Chine a déjà été discuté maintes fois entre les deux pays ces derniers mois.
L’État isolé a soif d’investissements étrangers, notamment dans les infrastructures, car les sanctions imposées par l’ ONU pèsent lourdement sur son économie. Beaucoup pensent que cela a été une raison majeure pour souligner l’engagement de Kim auprès de la communauté internationale au cours des douze derniers mois.
Maintenant que le chef de l’État a fait de grands progrès en matière de technologie nucléaire , il peut se concentrer sur son autre objectif politique majeur: le développement économique, disent les observateurs de la politique.
Mais pour ce faire, Pyongyang a besoin de l’aide de ses riches voisins. Le pays doté d’armes nucléaires demande plus de 7,7 millions de dollars d’investissements, a rapporté le journal en ligne NK News basé à Séoul, citant des informations provenant d’un site Web géré par le ministère du Commerce extérieur de la Corée du Nord.
Le projet de la #BRI de Xi offre la réponse parfaite à ces besoins. La Chine a toujours été le principal partenaire commercial de Pyongyang.
Pyongyang “aimerait faire partie de Belt and Road”. Le gouvernement de Kim attend une invitation pour que son pays puisse obtenir de l’aide pour la construction de liaisons ferroviaires, de ports et d’autres installations.
Pékin semble également attaché à l’inclusion de Pyongyang, le gouvernement chinois ayant invité une délégation nord-coréenne à assister à un sommet «Belt and Road» en 2017.
Un groupe de responsables du gouvernement de la RPDC, présidé par le ministre des Relations économiques extérieures, Kim Yong Jae, a aussi participé au second Forum «Belt and Road» pour la coopération internationale, fin avril dernier.
Mais il est peu probable que des mesures soient prises durant cette rencontre le 20 et 21 Juin. La Chine faisant face à de nombreuses critiques ( Xinjiang, Hong-Kong et la guerre commerciale avec Huawei).
Inclure Pyongyang dans la BRI représente probablement plus de problèmes que cela ne rapporte vraiment, d’autant plus dans la situation de tension actuelle avec les Etats-Unis.
Cela soulèverait également l’attention de Washington et contribuerait à la perception que l’Intiative Ceinture et Route applique des normes peu strictes et sert principalement à renforcer la dépendance d’autres États à l’égard de la Chine. Pour le moment, Kim et Xi semblent prendre leur temps.
Anthony Rinna, analyste du groupe de recherche SinoNK, a déclaré que les deux dirigeants “s’attendent probablement à un moment où ils pourront engager une discussion plus approfondie”. “Les deux parties voudront probablement attendre de voir comment les choses progresseront au cours du reste de l’année, en termes de sécurité mais aussi d’autres développements économiques régionaux”.
Si le processus de dénucléarisation progresse, il semble évident que davantage de coopération en matière d’infrastructures voit le jour.
La Chine souhaite que la Corée du Nord tire les leçons de son histoire et suive le modèle chinois de réforme économique. Si Kim commence à suivre cette voie, nous verrons peut-être la Chine augmenter les investissements en direction de la Corée du Nord.
La Corée du Sud, qui est membre de la BRI, pourrait avoir un rôle majeur à jouer en Corée du Nord et potentiellement rejoindre l’initiative commerciale phare. La «nouvelle politique du Nord» de Séoul envisage une coopération entre les deux Corées, ainsi que la Chine, la Russie et les États eurasiens.
Si la Corée du Sud parvient à développer des liens économiques plus étroits avec la Corée du Nord, la participation de la Corée du Nord à la BRI dépendra probablement en partie du fait que le gouvernement sud-coréen souhaite associer la nouvelle politique du nord à la BRI.
En attendant, restons attentifs à ce rapprochement et à la première visite d’un président chinois en Corée du Nord depuis 14 ans. Le thème des Nouvelles Routes de la Soie sera un jour ou l’autre au programme des deux voisins.