Le 25 Octobre 2005 marque le rétablissement des relations diplomatiques entre la Chine et le Sénégal après 10 ans de rupture.

Les relations entre la République du Sénégal et la République Populaire de Chine ont été établies pour la première fois le 7 décembre 1971. Le 3 janvier 1996, un communiqué de «reprise des relations diplomatiques » est signé par le gouvernement de Taïwan. La République Populaire de Chine voit en cet acte, une violation grave de son principe d’une seule Chine, largement reconnu par la communauté internationale et l’Organisation des Nations unies. Elle avance alors l’atteinte à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de la Chine comme motif et justificatif de rupture des relations entre les deux Etats, autrefois, partenaires.

Le 9 janvier 1996, la rupture de ses relations diplomatiques avec le Sénégal est annoncée. Il faudra attendre le début des années 2000 avec l’arrivée au pouvoir du président S.E. Abdoulaye WADE qui coïncide avec la mise sur pied du Forum sur la coopération Chine-Afrique (FOCAC) pour commencer à constater les efforts faits pour rétablir ses relations. Cela passera par la révision de la politique chinoise du gouvernement sénégalais marqué notamment par la volonté de l’impliquer dans sa politique de développement au grand dépit de son rival taiwanais.

Le rétablissement de ses relations offrira un terrain de pouvoir supplémentaire dans sa conquête diplomatique de la sous-région subsaharienne mais surtout ouest-africaine. Pour le Sénégal de l’époque, le rétablissement de ses relations avec l’Empire du Milieu s’inscrit dans une lecture réaliste et pragmatique du contexte géopolitique et économique actuel.

La Chine en pleine ascension, s’érige comme probable future superpuissance politico-économique ; et cela est une raison suffisante de tourner le dos à Taiwan. Tout d’un coup, fermées depuis maintenant dix ans, les écluses des échanges officiels ont été rouvertes, donnant ainsi le feu vert aux deux pays, nouvelles cartes en main, l’opportunité de rebâtir sur une nouvelle base, leurs relations d’amitié et de coopération tous azimuts.

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Président Hu Jintao s’entretenant avec le Président sénégalais Abdoulaye Wade à Dakar, le 13 février 2009

Une coopération fructueuse


En première ligne de la coopération internationale, la relation économique entre le Sénégal et la Chine s’avère extrêmement fructueuse. La Chine est désormais le principal investisseur et le deuxième partenaire commercial du Sénégal. Rien qu’au cours des huit premiers mois de 2017, les investissements directs non financiers chinois au Sénégal ont dépassé les 66 millions de dollars, comparativement à 45,09 millions de dollars en 2016. Cette dynamique positionne le Sénégal à l’avant-garde du développement des relations sino-africaines.

Le parc industriel international de Diamniadio incarne de manière exemplaire cette relation privilégiée. Qualifié de « joyau » par les autorités sénégalaises, ce parc industriel, construit par la China Geology Overseas Construction Group, accueille ses premières entreprises en juillet 2018, dont la société chinoise de confection C&H Garment Company. Le gouvernement chinois encourage vivement ses entreprises à investir dans ce parc afin de favoriser l’industrialisation du Sénégal, et ainsi soutient activement les efforts déployés par le gouvernement sénégalais dans le cadre du Plan Sénégal Émergent (PSE).

Par ailleurs, les bénéfices d’une coopération mutuellement avantageuse avec la Chine sont largement palpables au Sénégal. En mars 2017, le Président Macky Sall a inauguré les travaux des forages multi-villages, incluant la construction de 181 systèmes d’approvisionnement en eau et la réhabilitation de 70 puits. Ce projet, financé par la Chine à un taux préférentiel, permettra à plus de 2 millions de Sénégalais vivant dans les régions rurales d’avoir accès à une source d’eau potable.

Cette coopération pragmatique continue également d’élargir le spectre des domaines d’investissement notamment dans les secteurs du pétrole, de l’énergie solaire, la transformation des produits agricoles et la recherche.

Elections et enjeux


Les relations entre la Chine et l’Afrique de l’Ouest sont un enjeu majeur lors des prochaines élections au Sénégal. Ces dernières ont une importance non seulement pour le pays en question mais également pour toute la région de l’Afrique de l’Ouest.

Qui dit élections, dit changement de politique et donc de priorités. Pendant que le Sénégal se prépare à élire un nouveau dirigeant, les attentions se tournent vers les changements géopolitiques et économiques en cours, en particulier ceux liés à la Chine et à ses projets tels que les Nouvelles Routes de la Soie. Depuis de nombreuses années, la Chine a consolidé son pouvoir en Afrique grâce à des investissements. Le Sénégal ne fait pas exception.

Emergent alors les questions et inquiétudes liés à la dépendance économique et à la concurrence des entreprises locales en raison de la présence chinoise. A l’heure où le débat politique est à son comble, les politiciens et membres de la société civile expriment leur préoccupation quant aux conditions de ces accords et à leur impact sur la souveraineté nationale. Ces questions prennent une importance particulière dans le contexte électoral actuel.

Les candidats et les partis politiques expriment leur point de vue sur les relations avec la Chine et d’autres acteurs internationaux. Certains soutiennent une étroite coopération avec la Chine en soulignant les avantages économiques potentiels, tandis que d’autres demandent une réévaluation des accords actuels en faveur de la souveraineté nationale et du progrès durable. D’autres puissances et initiatives régionales se positionnent également en parallèle.

En outre, d’autres acteurs et initiatives locales se positionnent dans la région, proposant des alternatives aux Nouvelles Routes de la Soie. L’Union européenne à travers son projet Global Gateway s’efforce de renforcer ses relations avec les nations d’Afrique de l’Ouest, en mettant en œuvre le Programme Indicatif Régional (PIR) pour l’Afrique de l’Ouest. Par ailleurs, des États comme les États-Unis visent à renforcer leur influence économique et stratégique dans la région en offrant des investissements et des collaborations axées sur la sécurité et le développement. Ces initiatives concurrentielles offrent aux pays africains, y compris le Sénégal, un large éventail d’options et de partenaires potentiels.

Cependant, elles soulèvent également des questions quant à la manière dont les gouvernements africains devraient naviguer dans ce paysage géopolitique complexe tout en veillant à tirer le meilleur parti des opportunités en gardant comme point cardinal, la conservation de leur autonomie et leurs intérêts nationaux.

Global Gateway Forum: EU and Senegal strengthen partnership - European  Commission
Le Président Macky SALL et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen

Des élections mouvementées : les esprits s’échauffent

Etape 1 :

À la veille de l’ouverture de la campagne présidentielle pour l’élection du 25 février 2024, le président sortant Macky Sall a annoncé l’abrogation du décret convoquant le corps électoral en attendant les résultats d’une commission d’enquête parlementaire sur le processus électoral. Cette commission fait suite à une demande du Parti démocratique sénégalais (PDS) après l’invalidation de la candidature de Karim Wade pour double nationalité. Le PDS, dirigé par l’ex-président Wade, a également accusé certains membres du Conseil constitutionnel de corruption. Malgré les réfutations du Conseil constitutionnel, le président Sall a souligné la gravité de la situation, notamment la découverte de la bi-nationalité d’une candidate après la publication des candidatures. Cette situation risque de compromettre la crédibilité du scrutin, selon le président. On notera que jamais une présidentielle n’a été repoussée au Sénégal depuis 1963.

Des policiers face une route bloquée par une barricade enflammée lors de manifestations pour protester contre le report de l’élection présidentielle, à Dakar, le 4 février 2024.
Des policiers face une route bloquée par une barricade enflammée lors de manifestations pour protester contre le report de l’élection présidentielle, à Dakar, le 4 février 2024

Etape 2 :


Suite à cela des centaines de personnes, répondant à l’appel de certains candidats à l’élection présidentielle , dont Khalifa Sall et Bassirou Diomaye Faye , ont tenté de se rassembler le 4 février sur la voie de dégagement nord à Dakar pour symboliquement lancer une caravane commune alors que la campagne électorale devait commencer. Les opposants considèrent le décret abrogeant celui convoquant le corps électoral comme illégal et prévoient de contester cette décision devant les tribunaux. Les tentatives de rassemblement ont été dispersées par les forces de l’ordre, entraînant des affrontements dans plusieurs quartiers de Dakar et d’autres villes du pays.

La décision de reporter l’élection présidentielle, dans un contexte de grave crise politique, par le président élu en 2012 et réélu en 2019, a aussi provoqué l’inquiétude à l’étranger, notamment celle de l’Union Africaine (UA), la Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), Union européenne (UE), des Etats-Unis et de la France. Considéré comme un îlot de stabilité en Afrique, le Sénégal est au cœur de troubles politiques depuis 2021.

Etape 3 :

Après une journée de débats houleux à l’Assemblée nationale du Sénégal, marquée par des altercations entre parlementaires, le report controversé de l’élection présidentielle a été validé. La loi repoussant le scrutin du 25 février au 15 décembre 2024 a été adoptée dans la nuit du 5 au 6 février, avec une quasi-unanimité de 105 voix pour et une voix contre, après que les députés de l’opposition, qui bloquaient le vote, ont été évacués par la gendarmerie.

La police monte la garde devant l’Assemblée nationale sénégalaise, à Dakar, le 5 février 2024.
La police monte la garde devant l’Assemblée nationale sénégalaise, à Dakar, le 5 février 2024 

Par ailleurs, lundi, internet a été coupé au Sénégal, une mesure déjà utilisée en juin 2023 pour étouffer les manifestations dans un contexte de crise politique. Cette décision, ainsi que la suspension de la licence de la télévision privée Walf TV, ont été condamnées par de nombreuses organisations de défense des droits, nationales et internationales. Elles ont exhorté les autorités à éviter un recours excessif à la force, aux arrestations arbitraires et aux violations des libertés. La crise actuelle est largement discutée sur les réseaux sociaux et ravive les craintes d’une escalade de violence, comme celle de mars 2021 et de juin 2023, ayant entraîné des morts et des centaines d’arrestations.

Etape 4 :

Depuis le début des émeutes, 3 morts ont été déclarés : un étudiant de 22 ans à Saint-Louis, dans le nord du pays, un commerçant de 23 ans à Dakar et un jeune de 19 ans à Ziguinchor, fief de l’opposant emprisonné Ousmane Sonko.

En effet, le sujet est au cœur du débat politique. Le Conseil considère qu’il est compétent le 16 février, pour se prononcer sur les recours déposés contre  la loi constitutionnelle votée par l’Assemblée nationale du Sénégal le 5 février et sur le décret du chef de l’État qui annulait la convocation du corps électoral. Il avance comme argument principal disposer « d’une plénitude de juridiction en matière électoral ». Autrement dit, tous les actes qui touchent à une élection nationale sont dans son champ de compétence.

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Le Conseil constitutionnel du Sénégal a jugé que la loi sur le report de l’élection présidentielle violait deux articles de la Constitution sénégalaise : l’article 27, qui concerne la durée et le nombre de mandats présidentiels, et l’article 10.3, stipulant que certains aspects fondamentaux de l’État ne peuvent être révisés. De plus, cette loi va à l’encontre du principe de sécurité juridique et de stabilité des institutions, soulignant l’importance d’une stabilité constitutionnelle indépendante des changements politiques.

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Le conseil indique également « que la date de l’élection ne peut être reportée au-delà de la durée du mandat ». Cela veut donc dire que les élections devront avoir lieu avant l’expiration du mandat du président Macky Sall le 2 avril prochain.

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Le Conseil fait le constat que la date du 25 février 2024, initialement retenue pour le premier tour de la présidentielle, ne pourra pas être tenue. Il ne mentionne pas de nouvelle date, mais demande aux autorités d’organiser cette élection « dans les meilleurs délais ». 

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La Une du journal «Walf Quotidien» au lendemain de l'annulation du report de la Présidentielle sénégalaise par le Conseil constitutionnel.
Unes des quotidiens se focalisant sur le veto retentissant mis par le Conseil constitutionnel à la décision de Macky Sall sur le report de la présidentielle prévue fin février – Capture AFPTV

Etape 5:

Suite aux tensions pré-électorales, et sous proposition de Macky Sall, l’Assemblée nationale du Sénégal a examiné et adopté avec 94 voix pour, 49 contre et 3 abstentions, un projet de loi d’amnistie controversé concernant les événements liés aux manifestations politiques entre 2021 et 2024. Le texte de la loi propose une amnistie pour tous les actes considérés comme des infractions criminelles ou correctionnelles, commis entre février 2021 et février 2024, en relation avec des manifestations ou motivés politiquement et cela qu’ils aient eu lieu au Sénégal ou à l’étranger, et ce, qu’ils aient été jugés ou non. Ce projet d’amnistie, annoncé par le président Macky Sall lors du lancement du dialogue national en février dernier, vise à apaiser l’espace politique et social, à favoriser la réconciliation et à maintenir la démocratie dans le pays. L’amnistie pourrait bénéficier à des centaines de citoyens sénégalais détenus à la suite des événements politiques, notamment aux responsables du parti dissous Pastef, Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye, candidats à la présidentielle, tous deux en détention pour diverses accusations.

Le président sénégalais, Macky Sall, à Diamniadio, le 26 février 2024. SEYLLOU / AFP

Bien que la loi d’amnistie soit censée pacifier la situation, elle suscite des critiques de la part de l’opposition et des organisations de défense des droits humains, qui craignent qu’elle n’accorde l’impunité à des responsables de violations des droits humains, notamment du gouvernement.

Etape 6 :

Pour les prétendants en compétition, le début de la campagne électorale a été précipité suite à un mois d’incertitudes qui a suivi l’annonce-surprise du report de l’élection présidentielle par Macky Sall. Alors que le 6 mars, le Conseil constitutionnel avait demandé au président de la République que l’élection se déroule avant le 2 avril, date de la fin de son mandat présidentiel, le premier tour du scrutin a finalement été fixé au 24 mars. Par conséquent, les candidats ont eu moins de deux semaines pour convaincre les Sénégalais de voter pour eux, alors que le code électoral prévoyait initialement une période de vingt et un jours pour la campagne. De manière encore plus inhabituelle, l’un des candidats les plus importants, Bassirou Diomaye Faye, le remplaçant officiel d’Ousmane Sonko, était détenu depuis avril 2023. Il aura fallu attendre le jeudi 14 mars pour les voir quitter la prison de Cap Manuel.

Ousmane Sonko (à droite) et Diomaye Bassirou Diomaye Faye (à gauche), en conférence de presse à Dakar le 15 mars 2024. AFP – JOHN WESSELSH

Un début d’élections calme après plusieurs semaines d’incertitude

Dimanche 24 mars 2024, marquait le début du premier tour des élections sénégalaises tant attendues par la société civile. Ce sont près de 7,4 millions de personnes qui ont été appelées à choisir leur cinquième président parmi une liste de candidats avec une prise de position claire (ou pas,) plus ou moins variés en ce qui concerne leur vision d’un Sénégal émergent et dynamique vis-à-vis de ses partenaires anciens ou nouveaux, notamment vis-à-vis de la Chine.

Après les retraits de Rose Wardini en début février pour double nationalité, ainsi que ceux de Cheikh Tidiane Dieye et Habib Sy les mercredi 20 et jeudi 21 Mars 2024 au profit du candidat antisystème Bassirou Diomaye Faye ; il ne reste de facto que 17 concurrents en lice sur les 20 de départ.

Parmi les 17 candidats, 7 ressortent de façon majoritaire dans les médias et cela grâce à des campagnes dynamiques. Tous ont des ambitions, sans pour autant clairement mettre en avant leur positionnement vis-à-vis de la Chine.

  • Idrissa Seck: ancien premier ministre. Il propose 281 mesures pour accélérer la création d’une monnaie commune en Afrique de l’Ouest et souhaite également consacrer au moins 60% des investissements publics aux régions en dehors de Dakar, renégocier les accords de pêche avec plusieurs pays, et rendre le service militaire obligatoire.

  • Anta Babacar Ngom: seule candidate femme, dirigeante d’entreprise et première femme candidate à la présidence du Sénégal. Elle met l’accent sur la création d’emplois via le soutien au secteur privé, la protection de l’environnement, la gratuité des soins pour les plus vulnérables et une réforme du système éducatif pour inclure l’enseignement dans les langues locales.

  • Mahammed Dionne: ancien premier ministre. Il se concentre sur une plus grande indépendance de la justice, l’accès universel aux soins de santé grâce à une assurance maladie ainsi qu’au renforcement du secteur hospitalier.

  • Aly Ngouille Ndiaye: plusieurs fois ministre sous la présidence de Macky Sall. Il espère devenir le candidat de la coalition présidentielle Benno Book Yakaar après la décision de Macky Sall de ne pas se représenter. Il met en avant son expérience gouvernementale et propose des initiatives pour l’agriculture, l’équipement rural et la souveraineté alimentaire.

  • Amadou Ba: ministre de l’Économie et des Finances de 2013 à 2019 puis, ancien chef du gouvernement et ministre des Affaires étrangères jusqu’en 2020. Il est un inspecteur des impôts diplômé de l’École nationale d’administration et de magistrature de Dakar. Il représente le camp présidentiel en tant que candidat « de la paix » et de la « prospérité partagée ». Il propose la création de plus d’un million d’emplois en cinq ans via un pacte public-privé et des investissements dans divers secteurs tels que l’agriculture, l’industrie, les infrastructures et les énergies renouvelables, avec la mise en œuvre de 22 projets phares.

  • Bassirou Diomaye Faye: désigné comme alternative par la coalition issue du Pastef après l’incarcération de son leader, vise à incarner le candidat du changement de système. Il envisage une révision des contrats dans les secteurs minier et pétrolier, ainsi qu’une réévaluation des accords de pêche avec les acteurs étrangers. Il propose également des réformes institutionnelles, dont la limitation des pouvoirs présidentiels et la création d’un poste de vice-président, ainsi que l’introduction d’une monnaie nationale, le Sénégal, en remplacement du franc CFA.

  • Khalifa Sall, ancien maire de Dakar, bénéficiant d’une modification du code électoral, présente un projet de réforme axé sur les valeurs traditionnelles et familiales, la justice, les libertés et les droits humains. Il propose notamment d’allouer au moins 1 000 milliards de francs CFA du budget national annuel à l’agriculture, de réviser les accords de pêche, et d’effectuer un examen minutieux de tous les contrats miniers, pétroliers et gaziers.

Pour rappel voici les 10 autres candidats en lice pour ces élections :

  • Aliou Mamadou Dia: représentant du Parti de l’Unité et du Rassemblement.
  • Boubacar Camara: ancien directeur général adjoint des douanes.
  • Mamadou Lamine Diallo: député, intellectuel, homme politique et le fondateur du Mouvement Tekk.
  • Papa Djibril Fall: député à l’Assemblée nationale.
  • Malick Gackou: économiste et ancien ministre.
  • Thierno Alassane Sall: ingénieur en télécommunications et en aviation civile.
  • Mamadou Dia: ancien directeur de la Caisse des dépôts et consignations et un candidat indépendant ayant été dans la majorité présidentielle mais se dissociant désormais du camp présidentiel.
  • Serigne Mboup: maire de Kaolack, dirigeant d’une entreprise influente et le candidat de la coalition And Nawle, And Suxali Sénégal.
  • Déthié Fall: vice-président de Rewmi, soutenu par le Parti républicain pour le progrès (PRP).
  • Daouda Ndiaye: chef du département de parasitologie à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar et un candidat indépendant renommé internationalement pour ses travaux dans le domaine de la santé et de l’éducation.

Il ne reste plus qu’à attendre de voir comment la situation évolue. Jusque-là, la Chine ne s’est pas prononcée sur la situation. Cela reste cependant très peu surprenant si on prend en considération la politique de cette dernière basée sur l’opportunisme commercial, se caractérisant par la formule «business is business». Le commerce passe avant toute préoccupation «occidentale» de transparence, de démocratie, etc. et c’est cette posture qui permet à la Chine de commercer.

Les relations sino-africaines revêtent une importance stratégique majeure dans le contexte des élections sénégalaises. Les choix politiques et économiques qui seront faits auront des répercussions durables sur le développement et la position du Sénégal dans la région.

Pour le Sénégal, Faye, vainqueur proclamé se veut le candidat du changement de système et d’un panafricanisme de gauche. Son programme insiste sur le rétablissement de la souveraineté nationale, bradée selon lui à l’étranger. Il a promis de combattre la corruption et mieux répartir les richesses, et s’est aussi engagé à renégocier les contrats miniers, gaziers et pétroliers conclus avec des compagnies étrangères.

Pékin félicitera le jeune gagnant, en attendant les premières rencontres et discussions sur le nouveau cap à donner aux relations sino-sénégalaises.


Par Nadine EKLU, Chargée de Veille et Analyste au Pôle Afrique de l’Ouest