L’Irak et la Chine entretiennent des relations diplomatiques depuis le 25 août 1958, date à laquelle ces deux nations ont établi des liens officiels. À cette époque, l’Irak était gouverné par une monarchie tandis que la Chine était en plein bouleversement avec la Révolution culturelle.

Depuis lors, ces relations ont connu une évolution intéressante, ponctuée de périodes de renforcement, de refroidissement et d’intensification.
Pendant la guerre Iran-Irak, qui s’est déroulée de 1980 à 1988, la Chine a apporté son soutien à l’Irak en lui fournissant des armes et des équipements militaires. Ce geste a renforcé les liens bilatéraux entre les deux pays et témoigné de leur engagement mutuel. Cependant, les années 90 ont été marquées par un refroidissement des relations en raison des sanctions internationales imposées à l’Irak à la suite de la guerre du Golfe en 1991.
Malgré ces sanctions, la Chine a maintenu une certaine coopération économique avec l’Irak.
Par exemple, la China National Machinery Import and Export Corporation, l’entreprise chinoise spécialisée dans l’ingénierie et la construction, a poursuivi ses activités en Irak malgré les restrictions. Elle a notamment participé à d’importants projets d’infrastructure, tels que la construction du pont Al-Muthanna reliant Bagdad à la ville de Samarra, ainsi que d’autres installations industrielles et routières. Ces initiatives témoignent de la volonté de la Chine de maintenir des liens économiques solides avec l’Irak malgré les obstacles.
La chute du régime de Saddam Hussein en 2003 a ouvert de nouvelles opportunités pour le développement des relations sino-irakiennes. La Chine est devenue un partenaire commercial clé pour l’Irak, en particulier dans le secteur pétrolier. Les échanges économiques se sont renforcés, ce qui a contribué à approfondir les liens entre les deux pays. Cette tendance s’est poursuivie dans les années 2010, avec une intensification de la coopération sino-irakienne.
La Chine est devenue le principal partenaire commercial de l’Irak et un investisseur majeur dans divers secteurs tels que l’énergie, les infrastructures, la construction et les télécommunications. Des visites officielles de haut niveau ont été échangées entre les dirigeants des deux pays, symbolisant leur engagement envers une coopération mutuellement bénéfique. Les ministères des Affaires étrangères des deux pays ont également établi un mécanisme de consultation politique, renforçant ainsi les canaux de communication et de coopération diplomatique.
En juillet 2004, la Chine a rouvert son ambassade en Irak après sa fermeture pendant la guerre, témoignant de sa volonté de renforcer les relations bilatérales. De même, en décembre 2012, l’ambassade chinoise en Irak a recommencé à fournir des services consulaires et de visa, facilitant les échanges entre les deux pays.
Le commerce bilatéral entre la Chine et l’Irak a également connu une croissance significative.
En 2012, l’Irak est devenu le quatrième plus grand partenaire commercial de la Chine dans le monde arabe. Le volume des échanges commerciaux bilatéraux a atteint 17 milliards de dollars, avec une croissance annuelle de 23,13%. De plus, la Chine a considérablement augmenté ses importations de pétrole brut en provenance d’Irak, avec une croissance annuelle de 13%.
Ces éléments soulignent la progression régulière des relations bilatérales entre la Chine et l’Irak, malgré les défis rencontrés tels que les sanctions internationales et les conflits régionaux. Les deux pays ont su saisir les opportunités pour renforcer leurs liens économiques, diplomatiques et commerciaux, ouvrant ainsi la voie à une coopération plus étroite.
L’intérêt croissant de la Chine en Irak
La montée en puissance de l’intérêt de la Chine envers l’Irak s’inscrit dans une stratégie globale visant à jouer un rôle plus important au Moyen-Orient face à l’acteur américain en échec. En tant que deuxième économie mondiale, la Chine cherche à étendre son influence politique et économique dans la région comme partout ailleurs dans le monde, la Chine parle à tous.
L’Irak offre une opportunité précieuse à cet égard, notamment en termes d’investissements massifs dans l’épineuse question de la reconstruction du pays. Depuis le retrait des forces américaines de l’Irak, un vide de pouvoir s’est créé dans la région, et la Chine cherche à le combler en investissant des fonds importants dans la reconstruction du pays. Dans le cadre d’un accord pétrole-contre-construction conclu en 2019, la Chine finance des projets d’infrastructure en Irak, tout en bénéficiant de l’importation de pétrole en provenance de ce pays déchiré par la guerre.
Cette approche permet à la Chine de répondre à ses besoins énergétiques croissants tout en renforçant sa présence politique et économique dans une région géopolitiquement importante. L’Irak devient ainsi un partenaire clé pour la Chine dans sa quête de sécurisation des approvisionnements énergétiques et d’expansion de son influence mondiale.
Cependant, alors que la Chine s’engage de plus en plus en Irak, elle doit également faire face à des défis internes. L’industrie pétrolière chinoise est confrontée à un problème persistant de manque d’espace de stockage. Les raffineries dans les régions productrices de pétrole en Chine ont dû réduire leurs activités de moitié en raison de la saturation de la capacité de stockage existante. Ainsi, investir dans des sources d’approvisionnement extérieures, telles que l’Irak, devient crucial pour répondre à la demande énergétique nationale croissante.

Les déclarations du porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Wang Wenbin, sur la guerre en Irak et les leçons à en tirer, reflètent également la vision générale de la politique étrangère chinoise. La guerre en Irak, déclenchée il y a vingt ans par les États-Unis sur la base de fausses allégations, a entraîné des conséquences dévastatrices. Wang Wenbin souligne la nécessité de rejeter fermement l’hégémonisme et de défendre l’ordre international basé sur le droit. Il insiste sur le respect du droit des pays à explorer indépendamment leurs institutions démocratiques et leurs voies de développement.
Ces déclarations mettent en lumière la volonté de la Chine de défendre les principes fondamentaux des relations internationales et de promouvoir un ordre mondial équitable basé sur le respect mutuel. Elles soulignent également l’importance de tirer les leçons de l’histoire pour éviter les erreurs passées et construire un avenir de coopération et de stabilité.
Reconstruction et développement
La coopération entre la Chine et l’Irak connaît un renforcement notable, reflétant l’engagement croissant des deux pays à travailler ensemble dans divers domaines. Notamment Lors des sommets Chine-États arabes, la Chine et plusieurs États arabes renforcent leur collaboration, tandis que l’Irak exprime un enthousiasme croissant à collaborer avec la Chine.
Dans cette dynamique, un membre du Conseil des représentants irakiens, Said Saadoun Al- Saedi, a lancé une initiative visant à établir une base légale pour les protocoles d’entente et les accords conclus entre la Chine et l’Irak. Cette initiative vise à renforcer la collaboration bilatérale, en particulier dans le cadre de la nouvelle route de la soie. L’Irak reconnaît l’importance de cette initiative plus large et cherche à jouer un rôle actif pour reconstruire le pays.
La reconstruction de l’Irak est une priorité majeure, compte tenu des dommages considérables causés par des décennies de guerre. Les infrastructures de base, les systèmes éducatifs et les systèmes de santé nécessitent une attention particulière. Dans cette optique, l’Irak souhaite s’impliquer davantage dans la nouvelle route de la soie afin de bénéficier des opportunités de développement économique et d’aide à la reconstruction offertes par la Chine. La Chine, pour sa part, exprime son soutien continu à la reconstruction économique de l’Irak, une image positive, à l’opposée des images de destruction.
Lors du sommet Chine-États arabes de décembre 2022, la Chine a réaffirmé son engagement à aider l’Irak à restaurer ses industries, à améliorer les conditions de vie de la population et à réaliser un développement durable. Cette collaboration renforcée témoigne de la volonté de la Chine de soutenir activement la reconstruction de l’Irak et d’améliorer la qualité de vie de sa population.
Coopération économique : Quelles présences chinoises ?

La coopération économique entre la Chine et l’Irak a connu une croissance significative, renforçant les liens bilatéraux et contribuant au développement économique de l’Irak. La Chine a investi massivement dans l’industrie pétrolière et gazière irakienne, établissant des partenariats stratégiques avec des entreprises nationales telles que China National Petroleum Corporation (CNPC) et China National Offshore Oil Corporation.

L’industrie pétrolière est un domaine clé de la coopération économique sino-irakienne. En 2019, CNPC a signé un accord de 20 milliards de dollars pour le développement du champ pétrolier de Halfaya, l’un des plus grands du pays. Ces investissements ont permis d’augmenter la production pétrolière de l’Irak et ont fait de la Chine le plus grand acheteur de pétrole irakien, important environ 1,6 million de barils par jour en 2020.

La Chine s’engage également dans des projets d’infrastructure en Irak, contribuant ainsi à l’amélioration des services publics et de la qualité de vie. Un exemple significatif est la construction de la centrale électrique de Rumaila, dans la province de Bassorah, par China Power Construction Corporation (Power China). Cette centrale a une capacité de 1,2 gigawatt et joue un rôle essentiel dans l’amélioration de la fourniture d’électricité dans la région. Par ailleurs, d’autres entreprises chinoises sont impliquées dans la construction de routes, de ponts, d’écoles et de logements en Irak.

Les échanges commerciaux entre la Chine et l’Irak sont en constante augmentation. En 2022, le volume des échanges bilatéraux a atteint 53,37 milliards de dollars. Les principales exportations irakiennes vers la Chine comprennent le pétrole brut, les produits pétroliers raffinés, les minéraux et le cuir. De son côté, la Chine exporte principalement des produits manufacturés tels que des textiles, des chaussures, des équipements électroniques (télévisions, smartphones), des véhicules (Geely, Chery et Great Wall Motors) ainsi que des produits chimiques tels que des produits pharmaceutiques, des produits agricoles et des produits de nettoyage.

En plus des investissements et des échanges commerciaux, la participation des sociétés chinoises au développement de l’économie irakienne se manifeste dans divers secteurs. Par exemple, Huawei fournit des équipements et des services de télécommunications avancés en Irak, contribuant ainsi à la modernisation du réseau de communication du pays. De plus, China State Construction Engineering Corporation est impliquée dans la construction de logements et d’écoles dans la région de Bagdad.
Cette coopération économique croissante entre la Chine et l’Irak joue un rôle crucial dans le développement économique et la reconstruction du pays. Les investissements chinois dans l’industrie pétrolière, les projets d’infrastructure et les échanges commerciaux renforcent les liens bilatéraux, créent des opportunités d’emploi et contribuent à l’amélioration de la qualité de vie de la population irakienne.
Aide et investissements : Agriculture, éducation, santé
La coopération entre la Chine et l’Irak ne se limite pas au domaine économique. La Chine apporte également son soutien et ses investissements dans des secteurs importants tels que l’agriculture, l’éducation et la santé en Irak, contribuant ainsi au développement global du pays.
Dans le secteur agricole, la Chine fournit des technologies agricoles avancées pour améliorer les rendements et la productivité agricole en Irak. Cela comprend l’introduction de semences de haute qualité, l’adoption de méthodes de culture efficaces, l’utilisation de systèmes d’irrigation modernes et durables, ainsi que la promotion de pratiques agricoles respectueuses de l’environnement. Des experts agricoles chinois ont également été dépêchés en Irak pour partager leur expertise en matière de gestion des cultures, de protection des récoltes, d’utilisation efficace de l’eau et de techniques agricoles innovantes. Ces initiatives visent à développer le secteur agricole irakien, renforcer la sécurité alimentaire du pays et favoriser son autosuffisance alimentaire.
Dans le domaine de l’éducation, la Chine accorde des bourses d’études aux étudiants irakiens, couvrant divers domaines tels que l’ingénierie, les sciences, la médecine et les arts. Ces bourses offrent aux étudiants irakiens l’opportunité d’étudier en Chine et de bénéficier d’une éducation de qualité. Parallèlement, des programmes d’échanges d’étudiants sont mis en place pour favoriser les échanges interculturels, renforcer les compétences linguistiques et académiques des étudiants irakiens, et renforcer les liens entre les deux pays. Des collaborations institutionnelles entre universités et centres de recherche chinois et irakiens sont également encouragées, favorisant les échanges de professeurs et de chercheurs, ainsi que les programmes de formation pour le développement des compétences. Ces initiatives visent à favoriser le partage des connaissances, la coopération scientifique et l’avancement de l’éducation supérieure en Irak.

Dans le domaine de la santé, la Chine participe également à des échanges de professionnels de la santé entre les deux pays, ce qui permet aux infirmiers, médecins et autres professionnels de la santé irakiens de bénéficier d’une expérience et d’un partage de connaissances précieux. La Chine offre également des formations médicales aux professionnels de la santé irakiens, couvrant des sujets tels que la médecine traditionnelle chinoise, les nouvelles technologies médicales et la gestion des établissements de santé. De plus, la Chine fournit du matériel médical pour renforcer les capacités des établissements de santé en Irak.
Projet d’infrastructure en Irak : La route du développement
L’Irak a récemment dévoilé un projet ambitieux d’infrastructure de transport, connu sous le nom de Route du Développement, qui vise à relier l’Asie et l’Europe à travers le pays. Ce projet d’une valeur de 17 milliards de dollars comprend la construction d’une voie ferrée et d’une autoroute sur une distance de 1 200 km, reliant le port de Grand Faw dans le sud de l’Irak à la frontière turque au nord.
L’annonce de ce projet a été faite par le Premier ministre irakien, Mohamed Shia al-Sudani, lors d’une conférence en présence de responsables du ministère des Transports de pays tels que l’Iran, la Jordanie, le Koweït, Oman, le Qatar, l’Arabie saoudite, la Syrie et les Émirats arabes unis. L’objectif de cette initiative est de renforcer l’intégration économique régionale et de positionner l’Irak en tant que hub de transport majeur, rivalisant avec le canal de Suez.
Ce projet ambitieux comprendra des trains à grande vitesse pour le transport de marchandises et de passagers, ainsi que la reconstruction du réseau routier existant. Il devrait être achevé dans un délai de trois à cinq ans et comportera environ 15 stations, dont les villes de Basra, Bagdad et Mossoul.
L’Irak espère que ce projet de la Route du Développement contribuera à diversifier son économie en créant de nouvelles opportunités commerciales et en favorisant les échanges régionaux. En reliant l’Europe à l’Asie via son territoire, l’Irak pourrait devenir un carrefour stratégique pour les flux de marchandises. De plus, la participation des pays voisins à la réalisation de ce projet renforce les perspectives de collaboration économique régionale.
Cependant, la mise en œuvre de ce projet d’infrastructure présente des défis majeurs. L’Irak a été confronté à des décennies de conflits, de guerres et d’instabilité politique, ce qui a entraîné des dommages considérables à son infrastructure. La reconstruction et la modernisation du réseau ferroviaire et routier nécessiteront des investissements massifs et une coordination efficace entre les différentes parties prenantes.
La stabilité politique et la sécurité en Irak sont des facteurs essentiels pour le succès de ce projet.
Bien que des progrès significatifs aient été réalisés dans la lutte contre l’État islamique et la réduction des conflits armés, le pays fait toujours face à des défis persistants en matière de gouvernance et d’instabilité politique. Tout retard dû à des problèmes politiques ou sécuritaires pourrait compromettre la réalisation complète de ce projet ambitieux.
Comment est perçue la nouvelle route de la soie en Irak ?
L’initiative la ceinture et la route est perçue positivement en Irak par de nombreux acteurs, qui voient en elle un moyen crucial de reconstruire le pays et de résoudre ses problèmes économiques et infrastructurels. Certains experts, universitaires et représentants de la société civile en Irak soutiennent activement la participation de leur pays à cette initiative chinoise ambitieuse.
Le professeur Aqil Hamdan de l’université al-Mustansiriyah de Bagdad considère que la Chine peut jouer un rôle vital dans la reconstruction de l’Irak en répondant à ses besoins en investissements étrangers, en technologie et en équipements. Selon lui, l’Initiative la ceinture et la route offre une opportunité précieuse de développer les infrastructures, les secteurs industriels, médicaux et résidentiels en Irak. Hamdan souligne également que la Chine développe ses relations avec d’autres pays sur la base du “bénéfice mutuel et du destin commun”, une approche différente de celle des pays occidentaux qui ont illégalement envahi et occupé l’Irak.
Anwar al-Bahadli, membre d’une organisation non gouvernementale irakienne appelée The Popular Movement of the Belt and Road Initiative and the Port of al-Faw, soutient les investissements chinois dans le projet du Grand Port d’al-Faw en Irak. Il considère les réalisations de la Chine depuis son adhésion à l’Organisation mondiale du commerce en 2001 comme des “avancées qualitatives” et estime que l’Irak devrait suivre le modèle de croissance chinois pour résoudre ses problèmes économiques.
Haider al-Rubaie, président de l’Association d’amitié irako-chinoise, loue l’Initiative la Ceinture et la Route en tant qu’initiative de développement conjoint qui contribue à la justice, à la paix et à la sécurité dans le monde. Il met en avant l’importance de préserver l’amitié et la coopération entre l’Irak et la Chine face aux critiques et aux politiques hostiles des pays occidentaux envers la BRI.
Coopérations multiformes
- La sécurité et la lutte contre le terrorisme
Tout d’abord, la Chine dispense une formation aux forces de sécurité irakiennes pour renforcer leurs compétences dans la lutte contre le terrorisme. Des experts chinois sont dépêchés en Irak pour former les forces de sécurité aux tactiques et aux techniques antiterroristes, y compris la planification et la conduite d’opérations antiterroristes, l’utilisation d’équipements spécialisés, les techniques de désamorçage d’explosifs et la gestion des situations d’urgence. Cette formation renforce les compétences opérationnelles des forces de sécurité irakiennes.
En ce qui concerne la sécurité des frontières, des experts chinois ont également formé les forces de sécurité irakiennes aux techniques de surveillance des frontières, à la détection des mouvements suspects, à la gestion des points de contrôle et à la prévention de la contrebande d’armes. Cela aide à empêcher l’infiltration de terroristes à travers les frontières et renforce la sécurité du pays. La Chine joue également un rôle dans la lutte contre la radicalisation en fournissant une formation sur l’identification des signes de radicalisation, la prévention de la radicalisation dans les communautés et la mise en place de programmes de déradicalisation. Cela contribue à contrer les idéologies extrémistes et à prévenir les actes terroristes.
La coopération entre les agences de sécurité irakiennes et chinoises comprend également des échanges d’informations et de renseignements. Les deux pays partagent des informations sur les groupes terroristes opérant dans la région, tels que l’État islamique et Al-Qaïda, y compris des renseignements sur leurs activités, leurs stratégies, leurs membres et leurs opérations. Ils échangent également des informations sur les combattants étrangers ayant séjourné dans des zones de conflit, permettant ainsi de suivre leur mouvement et de prendre des mesures pour prévenir leur retour dans leur pays d’origine. La lutte contre le financement du terrorisme est également abordée, avec le partage d’informations sur les réseaux de financement, les transactions suspectes et les mesures prises pour geler les avoirs des groupes terroristes.
Enfin, la Chine fournit des équipements militaires à l’Irak pour renforcer sa capacité à lutter contre le terrorisme et à améliorer la sécurité intérieure. Cela comprend des armes légères telles que des fusils d’assaut, des mitrailleuses légères et des pistolets, ainsi que des véhicules blindés. La Chine fournit également des systèmes de communication avancés, des équipements de détection et de surveillance, des drones et des systèmes de surveillance électronique.
- Positions communes lors de forums internationaux

Des visites officielles de haut niveau ont renforcé les relations bilatérales entre les deux pays. Le Premier ministre irakien s’est rendu en Chine pour des visites officielles, ce qui a permis de renforcer les liens politiques et d’explorer de nouvelles opportunités de coopération économique. De même, le président chinois a effectué une visite en Irak, marquant la première visite d’un président chinois dans le pays depuis 23 ans. Cette visite a abouti à la signature d’accords dans les domaines de l’énergie, des infrastructures, des télécommunications et de la santé, soulignant l’importance accordée par la Chine aux relations avec l’Irak.
Sur le plan régional et international, la Chine et l’Irak partagent des intérêts communs en ce qui concerne la stabilité et la sécurité au Moyen-Orient. Ils tiennent des discussions communes pour le développement de la région et des processus de paix, ainsi que pour la coordination des positions. La lutte contre le terrorisme est également un domaine de coopération important, avec une coordination en matière de renseignement et de sécurité pour lutter contre les groupes terroristes. Les deux pays soutiennent également les efforts de prévention de la prolifération des armes de destruction massive et le renforcement du régime de non-prolifération. Ils consultent sur les questions liées aux armes nucléaires, chimiques et biologiques, ainsi que sur les initiatives multilatérales visant à promouvoir le désarmement. Leurs positions communes sur ces questions renforcent leurs voix dans les forums internationaux et contribuent à la sécurité régionale et mondiale.
La Chine et l’Irak partagent également des visions communes concernant la réforme des institutions internationales, avec un renforcement du rôle des Nations Unies et la défense des principes du droit international. Ils participent activement à des forums internationaux tels que les Nations Unies, l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) et le Forum sur la coopération sino-arabe (FCSA). Ils aspirent à jouer un rôle important sur la scène internationale en défendant leurs intérêts communs et en contribuant à une gouvernance mondiale plus juste.

Dans les forums internationaux, la Chine et l’Irak adoptent des positions communes telles que le respect du droit international, la souveraineté des États, le respect des frontières reconnues et le règlement pacifique des différends. Ils promeuvent également le commerce mondial en soutenant l’ouverture des marchés, le commerce équitable et le renforcement de la coopération économique internationale. Ils défendent le commerce multilatéral et luttent contre le protectionnisme. De plus, les deux pays visent à renforcer les relations entre les pays en développement à travers la coopération Sud-Sud, en mettant l’accent sur des questions telles que la lutte contre la pauvreté, la sécurité alimentaire et la santé. Cela leur permet de porter la voix des pays en développement dans les institutions internationales, agissant en tant que porte-parole pour ceux qui n’ont pas de voix forte dans ces forums.
- Pendant la crise de la Covid
Le président chinois Xi Jinping avait souligné l’importance que la Chine accordait au développement de ses relations avec l’Irak lors d’un entretien téléphonique avec le président Irakien Brahma Saleh. La Chine s’était déclarée prête à renforcer le partenariat stratégique bilatéral avec l’Irak et à soutenir sa lutte contre la pandémie.

Dans un Irak où une grande partie de la population n’est pas très familières avec les vaccins, le pays avait fait face à une situation assez difficile dans sa lutte contre le covid-19. Près de 7 millions de personnes avaient étaient vacciné soit 17% de la population irakienne. Afin de remédier à cette situation, des livraisons de vaccins Pfizer étaient arrivées via le programme Covax et l’Unicef. Cette initiative visait à aider les pays les plus pauvres à obtenir le vaccin, l’Irak avait bénéficié d’une cargaison de plus de 1,2 million de doses.
Dans ce contexte, la coopération entre la chine et l’Irak avait revêtu une importance particulière. Outre le soutien apporté par la chine à la reconstruction économique du pays et à la lutte contre le terrorisme, elle s’était également montrée prête à renforcer le partenariat stratégique bilatéral et à soutenir l’Irak dans sa lutte contre la pandémie du covid-19. La réception de cargaisons de vaccins témoignait justement de cette volonté de coopération. L’Irak de son coté, avait exprimé sa gratitude envers la Chine.

Par Jasmine Karki, Analyste stagiaire au Pôle Proche-Orient