Le 14 juin 2023, Xi Jinping recevait le président palestinien Mahmoud Abbas dans le Grand Hall du Peuple à Pékin. À l’issue de leur entretien, Xi Jinping et Mahmoud Abbas ont signé conjointement la couverture du premier jour commémorant le 35e anniversaire des relations diplomatiques entre la Chine et la Palestine.

Les deux parties ont ensuite publié la Déclaration conjointe entre la République populaire de Chine et l’État de Palestine sur l’établissement d’un partenariat stratégique.
Selon les deux dirigeants, ce partenariat marque la volonté de continuer à soutenir les questions relatives à leurs préoccupations mutuelles, ainsi qu’à approfondir la coopération pour la BRI et à accélérer les négociations en vue d’un accord de libre-échange Chine-Palestine.
Il n’est pas nouveau que la Chine et la Palestine entretiennent un certain nombre de relations, même si celles-ci sont très en-deçà de celles que mènent Pékin avec le reste des Etats de la région, et notamment d’Israël. La Chine a été l’un des premiers pays à reconnaître l’Organisation de libération de la Palestine et l’État de Palestine, et soutient l’obtention pour la Palestine du plein statut de membre à l’Organisation des Nations Unies.
Les deux hommes d’Etats s’étaient rencontrés en 2017, lors de la signature de documents de coopération bilatérale. Au mois de décembre de cette même année, la Chine avait réussi à réunir des délégations d’Israel et de Palestine, sans réel succès.
Plus récemment, Xi et Abbas s’étaient retrouvés en Arabie Saoudite à l’occasion du Sommet sino-arabe tenu en décembre 2022.

En lien avec la « proposition en quatre points » de la Chine pour parvenir à une paix entre Israël et la Palestine, présentée en 2021 par l’ancien Ministre des Affaires étrangères, Wang Yi, le président Xi Jinping a cette fois tenu à énoncer à nouveau trois recommandations :
- La création d’un État palestinien indépendant, jouissant d’une pleine souveraineté sur la base des frontières de 1967 et ayant Jérusalem-Est pour capitale.
- Les besoins économiques et les moyens de subsistance du peuple palestinien doivent être assurés, et la communauté internationale devrait accroître l’aide au développement et l’aide humanitaire à la Palestine.
- Le respect de la direction des pourparlers de paix et du statu quo qui s’est développé historiquement sur les lieux saints de Jérusalem ; l’organisation d’une conférence de paix internationale d’envergure ; la création des conditions nécessaires à la reprise des pourparlers de paix et déployer des efforts concrets pour aider la Palestine et Israël à parvenir à une coexistence pacifique.

Si, depuis les années 1990, la Chine affiche de bonnes relations tant avec Israël que la Palestine, sa transformation économique a bousculé son positionnement au sein des affaires internationales. Au Moyen-Orient, l’accent mis sur les questions économiques a réduit l’attention portée aux considérations politiques. Cela s’est traduit par une considérable augmentation des échanges commerciaux avec Israël. Le rôle de Pékin dans la réconciliation entre l’Arabie Saoudite et l’Iran a donc été d’autant plus inattendue. La présence politique de la Chine au Moyen-Orient se renforce, bien qu’elle n’ait pour l’instant rien démontré dans le cas d’Israël et de la Palestine.

Par Alicia Tintelin, Cheffe du Pôle Proche-Orient à l’Observatoire Français des Nouvelles Routes de la Soie (OFNRS)