Bien que les Nouvelles Routes de la Soie soient avant tout un projet visant le développement des infrastructures de communication et que le commerce en est la clé de voûte, le projet revêt également des ambitions de partage culturel. Les Nouvelles Routes de la Soie tentent de raviver « la paix et la coopération, l’ouverture et l’inclusion, l’apprentissage mutuel et le bénéfice mutuel » entre les peuples. Les échanges culturels ou universitaires, le tourisme ou les sciences et technologies sont autant d’échanges prenant part à l’établissement de liens entre les populations concernées par les Nouvelles Routes de la Soie. Il est donc intéressant de s’attarder sur la dimension socio-culturelle de ces relations bilatérales afin d’identifier les composantes pouvant prendre part à ce projet des Nouvelle Routes de la Soie. Ainsi, dans le cadre de la relation sino-malaisienne, il est possible d’identifier plusieurs éléments participant à cette logique. Nous verrons ainsi la place qu’occupe l’Islam dans les relations Malaisie-Chine, la place du tourisme en Malaisie, puis le domaine universitaire. Enfin il paraît important d’analyser la place de la communauté chinoise en Malaisie et son rôle dans les relations économiques.
La place de l’islam
Au premier abord, la question de l’Islam peut paraître hors sujet du point de vue des relations bilatérales entre les deux pays. La question religieuse est très étroitement liée aux questions ethniques en Malaisie. Malgré leurs différences ethnolinguistiques, les Malais ethniques sont exclusivement de confession musulmane, cela instaure donc une différence notable avec les Malaisiens d’autres ethnies. Il s’agit du ciment pour l’unité de tout un groupe, l’Islam a des effets importants sur le domaine législatif, culturel ou institutionnel de la Malaisie (1). La Malaisie se montre aussi proche du concept de Oumma (idée d’une communauté musulmane peu importe la nationalité ou l’appartenance ethnique d’un individu) (2). De ce fait, face à l’importante place de l’Islam dans le monde politique malaisien, les relations avec la Chine communiste peuvent paraître à première vue difficiles. Mais les sujets religieux ne constituent pas un frein à la relation entre les deux pays, bien au contraire. La religion est même devenue une source pour de nouvelles opportunités économiques bilatérales.
Il ne faut d’autant pas oublier la place que l’Islam a occupée au sein des routes de la soie historiques, ces dernières s’inscrivant aussi dans une logique d’échanges religieux et culturels. L’Islam s’est répandu dans l’Empire du Milieu le long de la route de la soie, devenant un lien important entre la Chine et les pays islamiques. L’Islam a donc profondément influencé les relations politiques, économiques, culturelles et internationales le long des routes de la soie (3). Au XXIe, la place de l’Islam ne peut donc pas être négligée dans la mise en œuvre des Nouvelles Routes de la Soie. La Malaisie étant un pays où l’Islam occupe une place de premier plan, il est donc intéressant d’analyser la place de la religion dans les relations bilatérales. Il ne faut également pas oublier que l’Asie du Sud-Est est la deuxième région du monde en termes de nombre de musulman, et ce après l’Asie du Sud. Ainsi, d’un point de vue géopolitique, à l’instar de l’Asie du Sud ou Centrale, l’Asie du Sud-Est est l’un des principaux canaux de communication de la Chine vers l’ouest et vers le sud. La compréhension et le respect de l’Islam par la Chine sont donc nécessaires dans ces relations diplomatiques afin de garantir la réussite des Nouvelles Routes de la Soie.

Dans un premier temps, cette coopération religieuse se manifeste sous la forme d’une sous-traitance des problématiques liées à l’Islam en Chine (4). C’est en fait dans les années 2000, sous l’impulsion de la communauté sino-malaisienne de confession musulmane (il existe en effet des Chinois malaisiens de confession musulmane. Ils représentent 1% de la population de Malaisie, soit 42 000 personnes (5) à 3% selon certaines organisations comme l’Associations des sino-malaisiens musulmans), que la Malaisie va utiliser son statut d’État musulman dans ses relations avec la Chine. Ainsi, ce sont une trentaine d’imams chinois qui ont été formés de 2004 à 2006 en Malaisie à la suite d’un accord entre deux pays (6). Cette coopération concerne cependant les musulmans chinois de l’ethnie Hui (population Han de confession musulmane) car le PCC refuse toute coopération concernant les populations musulmanes turcophones de l’ouest de la Chine notamment les Ouïghours.
La religion laisse également place à des opportunités économiques à savoir celles de l’industrie halal. La Malaisie met ainsi en avant son savoir-faire dans le domaine de l’alimentation halal afin d’accroître les débouchés notamment en Chine. Avec environ 30 millions de musulmans en Chine (7), le marché chinois est plus important que celui de la Malaisie elle-même. Dans le douzième plan pour la planification économique de la Malaisie, présenté en 2021, l’une des stratégies clés pour stimuler la croissance malaisienne est le renforcement de la compétitivité de l’industrie halal. La Chine semble en être un des moteurs privilégiés (8).
Le secteur de l’alimentation est la principale composante de l’industrie halal malaisienne (avec des revenus d’affaires dans le secteur estimés à 31 milliards de dollars en 2021, ils devraient atteindre 47,6 milliards de dollars d’ici 2025 selon la Banque Mondiale) (9). À tel point que cela en devient un enjeu politique. En effet, en juillet 2014, Najib Razak a entamé une visite officielle pour célébrer les 40 ans des relations Malaisie-Chine. Lors de cette visite, il s’est rendu à la grande mosquée de Xi’an (10). Vieille de plus de 1200 ans, elle est le symbole de l’Islam chinois. Après l’annonce de dons pour participer à l’entretien et la rénovation de cet édifice, le Premier ministre malaisien a également annoncé la mise en place d’un consulat dans la ville de Xi’an. Les intérêts économiques apparaissent alors. Avec ses 12 millions de musulmans, la province du Shaanxi et sa capitale Xia’an représentent un potentiel économique important (11). Le Premier ministre Najib a également inauguré le Malaysia-Xi’an Halal Food Festival organisé par le ministère de l’Agriculture malaisien, preuve une fois de plus de la place de l’industrie halal (12).

Autre exemple de cette coopération au sujet de l’alimentaire halal ; le Multinational E-commerce Import & Export Trade Conference, ayant pris place en août 2014. Il s’agit d’un événement visant à favoriser les échanges entre la zone franche malaisienne de Port Klang et les sociétés halal de la province du Ningxia en Chine (région à dominante Hui). Avec le potentiel du marché halal en Chine, nombreux sont ceux convaincus que le port de Klang pourrait être une plateforme privilégiée pour l’industrie halal (le port Klang est le plus grand centre logistique en Malaisie, et le 12ème port dans le monde en 2018 en termes de volume, notamment du fait de sa place stratégique face au détroit de Malacca et sa proximité avec Kuala Lumpur) (13). Avec l’établissement de la China-Malaysia Halal E-commercial Center et de l’International Halal Certificate Service Center à Ningxia, le pari est de faire de l’industrie halal le ciment de la coopération entre Port Klang et Ningxia pour devenir un exemple du commerce sino-malaisien (14).
Le tourisme chinois en Malaisie
Les relations socio-culturelles se traduisent également par des mouvements de population à l’image du tourisme. Le tourisme, au même titre que les liens cultuels et religieux, est un des vecteurs alimentant le rapprochement entre la Malaisie et la Chine s’inscrivant ainsi dans la vision culturelle des Nouvelles Routes de la Soie.
L’Asie du Sud-Est est la région du monde avec la plus forte croissance touristique, cela participe à la création d’un environnement de plus en plus compétitif entre les États cherchant à tirer profit des multiples retombées (15). Ce dynamisme s’explique par une hausse ininterrompue du nombre de touristes chinois du fait de l’élévation de la classe moyenne chinoise, et ce jusqu’au moment de la crise sanitaire. Avec 26 millions de touristes en Malaisie avant l’instauration des restrictions de voyage, les touristes chinois étaient au nombre de 2,9 millions en 2018 et 3,1 millions en 2019 (16). Il s’agit ainsi du troisième contingent de touristes en termes de nombre d’entrées dans le pays. La Malaisie est d’ailleurs la deuxième destination pour les Chinois en Asie du Sud-Est après la Thaïlande (17).

Ces résultats font suite aux mesures de soutien au secteur touristique dans le but de favoriser l’entrée de touristes chinois. Depuis 2015, des campagnes de commutation visant la promotion de la culture malaisienne ou encore l’amélioration et la construction d’infrastructures ont été mises en œuvre dans ce sens (18). Le gouvernement cherche en effet à favoriser le tourisme du fait de son potentiel de croissance pour l’industrie locale. Le tourisme aurait rapporté 19,83 milliards de dollars sur l’année 2019 (19). Les touristes chinois en Malaisie ont ainsi dépassé en nombre les touristes thaïlandais. Cependant, ces derniers restent moins nombreux que les Singapouriens et Indonésiens qui demeurent respectivement premier et deuxième en termes de nombre d’entrées en Malaisie (20), combinés ils représentent 50% du tourisme dans le pays.
Durement touchée par la crise sanitaire, l’Asie du Sud-Est a vu cette activité dynamique fortement perturbée et la Malaisie n’en fait pas exception. Cela fait maintenant un an que la Malaisie a réouvert ses frontières aux personnes vaccinées. Mais il est probable que les tendances d’avant crises s’accélèrent. Le e-tourisme pourrait alors prendre une place beaucoup plus importante et les contrôles plus stricts à l’entrée du pays se poursuivront (21).

La coopération universitaire
La mobilité étudiante et la coopération entre les universités chinoises et malaisiennes participent également à l’articulation des liens entre les deux pays. Dans le cadre des Nouvelles Routes de la Soie de l’Éducation, le cas de la Malaisie s’avère intéressant à analyser.
C’est d’ailleurs depuis les années 2000 que la Malaisie promeut son image de pays islamisé ouvert à la modernité et au capitalisme dans le but d’attirer des étudiants issus du monde musulman (22). Les relations avec la Chine à ce sujet remontent quant à elle à 1997, date à laquelle sont signés des accords bilatéraux afin de garantir la mobilité étudiante entre les deux pays. Cela fait suite à une mobilité plus aisée due à la fin de la Guerre Froide. Couplé à de nouveaux accords en 2010, l’attrait pour la Malaisie, et l’Asie du Sud-Est en général, est pour les Chinois de plus en plus fort.
Selon le ministère de l’éducation chinois, pas moins de 703 500 étudiants chinois ont effectué leurs études à l’étranger en 2019. Les pays anglo-saxons (en particulier les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie) restent les plus plébiscités mais une augmentation est observable dans les pays d’Asie du Sud-Est (23). Avec des estimations prévoyant 1,9 million de chinois étudiants à l’étranger en 2050 (24), cette tendance se poursuivra en particulier si le contexte international venait à influencer le choix de destination des étudiants. Singapour, la Thaïlande ou encore la Malaisie ont ainsi émergé comme les destinations favorites pour les Chinois désireux de pousser leur choix hors de l’Amérique du Nord. Pour beaucoup la proximité géographique et les frais de scolarité sont des facteurs déterminants dans ce choix. Ainsi dans le cadre de la Malaisie, 19 202 étudiants chinois ont postulé dans les universités du pays en 2021 (25).

En plus de la mise en place de canaux d’échanges universitaires, il est possible de constater la présence de campus chinois dans le pays. Le projet le plus emblématique est celui de l’implantation de l’université de Xiamen dans le district de Sepang au sud de Kuala Lumpur. L’université de Xiamen a été fondée par le philanthrope Tan Kah Kee en 1921. Le Dr Lim Boon Keng, médecin malaisien, a été le premier président de cette université pendant 16 ans. C’est durant cette période que l’université de Xiamen a attiré des centaines d’étudiants de Malaisie et d’Asie du Sud-Est. C’est en octobre 2013 qu’un accord d’implantation en Malaisie a été signé par Xi Jinping. Inauguré en 2015 par le Premier ministre Li Keqiang, ce dernier a salué « la profondeur des échanges entre la Chine et la Malaisie, mais aussi de l’ouverture du gouvernement malaisien et de son peuple ». Le projet de 290 millions de dollars a été financé par des prêts chinois (26). En février 2020, l’université accueillait 4 000 étudiants (27).

Cette présence croissante des universités chinoises à l’étranger se mesure ainsi dans le cadre de Malaisie. Les relations sino-malaisiennes touchent au domaine universitaire ce qui s’inscrit dans la vision des Nouvelles Routes de la Soie de l’éducation, bénéficiant de surcroît des investissements liés à ce projet. La stratégie de la Chine étant de renforcer les échanges d’étudiants et de professeurs avec les pays prenant part aux Nouvelles Routes de la Soie, l’implantation d’établissements d’enseignement à l’étranger l’est également (28).
Le rôle de la communauté sino-malaise
Pour bon nombre d’observateurs des questions économiques chinoises, un lien direct existe entre la Chine et les Chinois d’outre-mer (29). Cette grande communauté est présente à 80% en Asie du Sud-Est ce qui interroge sur son rôle dans le développement économique de cette région et de sa place dans les relations bilatérales. Il s’agit de la notion de l’ethnic business qui s’est développée face aux importantes dynamiques économiques des pays d’Asie du Sud-Est (30). Il est donc intéressant de s’attarder sur le rôle de cette communauté chinoise en Malaisie. Abritant la troisième plus importante population chinoise au monde hors de Chine (après Taïwan et la Thaïlande), soit 6,9 millions de Chinois (environ 21% de la population malaisienne), un rôle notable des sino-malaisiens peut être constaté en Malaisie même s’il est à nuancer.
Il faut d’emblée noter que les Chinois de Malaisie ne sont plus des « Chinois de Chine » depuis plusieurs décennies déjà. En 1957, 75% d’entre eux étaient nés en Malaisie (31). Aujourd’hui, la plupart des Sino-malaisiens sont la troisième, voire quatrième, génération d’immigrés et bon nombre d’entre eux se considèrent comme Malaisien et ne s’identifient plus à la Chine. Une grande partie ne parle plus les dialectes pratiqués par leur ancêtre ou ne connaît plus la ville d’origine de leurs aïeux (pourtant importante dans la culture chinoise car il s’agit du lieu où se font traditionnellement enterrer les Chinois) (32). Pour beaucoup donc, le lien avec la Chine n’existe plus. Le pays de leurs ancêtres apparaît plutôt comme une source d’opportunités pour les affaires (33). En effet, les Chinois de Malaisie ont été un moteur économique important en Malaisie, et en Asie du Sud-Est en général, pour la construction de ces États nouvellement indépendants (34). C’est à partir des années 1980 que la Chine a commencé à tirer parti de la réussite économique des communautés chinoises d’Asie du Sud-Est afin de favoriser les investissements en provenance de Chine. Il est également intéressant de noter que des organisations favorisent le développement des relations économiques comme la chambre de commerce et de l’industrie des Chinois de Malaisie (ACCCIM) ou le Conseil d’affaires Malaisie-Chine (MCBC) (35), et que certains entrepreneurs influents ont mis en place un lobbying dans le but de favoriser les mesures d’élargissement des relations sino-malaisiennes.

Mais, la situation économique de la communauté chinoise est loin d’être homogène et leur réussite économique dépend aussi des liens entre les entrepreneurs et le gouvernement (36). De plus, même si les conflits inter-ethniques ont été moins présents en Malaisie que dans le reste de l’Asie du Sud-Est et que le pays est souvent cité comme un exemple d’accommodement ethnique, il ne faut pas oublier les émeutes raciales du 13 mai 1969 et la Nouvelle Politique économique de 1971. L’objectif était alors de réduire l’importance économique des Chinois de Malaisie (37). De plus, les minorités chinoises d’Asie du Sud-Est n’ont pas le monopole de l’investissement en Chine au même titre que la Chine n’a pas l’exclusivité de leurs intérêts. D’ailleurs, à partir des années 1990, au fur et à mesure des investissements chinois en Malaisie, cette communauté perd progressivement de son attractivité (38). La communauté chinoise de Malaisie est loin d’être une caisse de résonance des intérêts chinois dans le pays et leurs relations avec la Chine demeurent avant tout économiques. Ces relations économiques ne sont donc pas facilitées du simple fait de la présence d’une communauté chinoise en Malaisie car les liens culturels et historiques demeurent faibles (39). La notion d’ethnic business évoquée plus haut n’est donc pas à exagérer. Les Chinois de Malaisie ne sont pas un levier pour la Chine, il s’agit d’un avantage pour les relations bilatérales mais en aucun cas d’un relais pour les objectifs de Pékin.
L’opinion public
Il existe en Malaisie un large consensus politique et populaire quant au caractère bénéfique des relations avec la Chine. Mais cette quasi-unanimité est à nuancer en particulier après 2014, date à laquelle émergent des tensions liées aux à la mer de Chine Méridionale (40). Malgré la position conciliante de la Malaisie sur cette question, les incursions récurrentes de la marine et des garde-côtes chinois au sein de la ZEE (zone économique exclusive) malaisienne, ont entraîné des réactions de la part de la Malaisie qui se sont traduites dans l’opinion publique.
Du point de vue de la communauté sino-malaisienne, cette dernière se réjouit des bonnes relations entre la Chine et la Malaisie, en particulier de l’importance que prend la Chine vis-à-vis de la Malaisie. Ils n’ont bien sûr aucun intérêt à ce que la Malaisie devienne une province chinoise car la Chine n’est pas leur pays, mais ils savent qu’en cas de tensions communautaires avec les musulmans, le gouvernement malaisien sera dissuadé de prendre des mesures anti-chinoises car cela attiserait les tensions avec Pékin qui dispose de moyens de pression importants (41). Cette question de la communauté chinoise s’avère épineuse dans l’opinion publique malaise. Cette dernière a par exemple mal perçu l’intervention de l’ambassadeur chinois en septembre 2015 à la suite d’une grande manifestation de la fierté malaise. L’ambassadeur avait affirmé que Pékin ne tolérait aucune « discrimination raciale » et démonstration violente envers la communauté chinoise (42), une déclaration allant à l’encontre des Malais musulmans.
Concernant les projets des Nouvelles Routes de la Soie, les perceptions et expériences des Malaisiens s’avèrent plus nuancées. Bon nombre d’entre eux jugent positif l’impact des investissements chinois dans le pays, notamment lorsque cela se traduit par la création d’emplois et la stimulation de l’économie locale. Ce sentiment s’est renforcé avec la crise sanitaire du fait du besoin de plus en plus important de création d’emplois. Cependant, il est important de noter que les critiques portent sur un manque d’engagement ou de consultation des populations locales qui entrent également en conflit avec les ouvriers chinois présents dans le pays, en particulier sur des questions culturelles et linguistiques (43). Pour des questions plus complexes comme les droits fonciers, la transparence, la communication ou encore les questions linguistiques et culturelles, les avis sont plus partagés et dépendent ainsi de chaque projet chinois en développement en Malaisie.

Ainsi, cette situation de l’opinion publique résume bien la place des acteurs socio-culturels dans les relations sino-malaisiennes. En analysant les différentes facettes de la société malaisienne, il est possible de constater la place que chaque acteur occupe dans cette relation. Dans le cadre des Nouvelles Routes de la Soie ces derniers s’avèrent importants afin de garantir la réussite et la pérennité des investissements chinois en Malaisie. La place complexe de la communauté chinoise ou encore le rôle de l’Islam sont autant de facteurs divers et complexes prenant part dans ces relations. Le tourisme et le développement de partenariats universitaires participent aussi à cette dynamique de partage de cultures entre les peuples que veut faire revivre les Nouvelles Routes de la Soie et la Malaisie en est un élément de premier plan.

Par Théo Banse, Analyste stagiaire Asie du Sud-Est à l’OBservatoire Français des Nouvelles Routes de la Soie
Références
(1) Delfolie, David, et Fau. Malaisie – Chine: une ” précieuse ” relation. Institut de recherche sur l’Asie du Sud-Est contemporaine, 2018. p.86.
(2) Farish Noor, Islam et politique en Malaisie : une trajectoire singulière, Critique internationale 2001/4 (n°13), pages 103 à 118
(3) Li, Fuquan. « The Role of Islam in the Development of the ‘Belt and Road’ Initiative ». Asian Journal of Middle Eastern and Islamic Studies, vol. 12, no 1, janvier 2018, p. 35‑45. DOI.org (Crossref), https://doi.org/10.1080/25765949.2018.1439617.
(4) Delfolie, David, et Fau. Malaisie – Chine: une ” précieuse ” relation. Institut de recherche sur l’Asie du Sud-Est contemporaine, 2018. p.91.
(5) Department of Statistics, M. (2011). Population distribution and basic demographic characterisitcs 2010. Kuala Lumpur
(6) Delfolie, David, et Fau. Malaisie – Chine: une ” précieuse ” relation. Institut de recherche sur l’Asie du Sud-Est contemporaine, 2018. p.91.
(7) Selon le World Factbook, la proportion de musulmans en chine est de 1.8%, selon le Pew research center il y aurait 28 million de musulmans en chine en 2020
(8) –
(9) « Islamic Finance and the Development of Malaysia’s Halal Economy ». World Bank, https://www.worldbank.org/en/country/malaysia/publication/islamic-finance-and-the-development-of-malaysia-s-halal-economy
(10) « Najib Hails Meaningful and Successful China Visit ». The Star, ERROL OH et THO XIN YI https://www.thestar.com.my/news/nation/2014/06/02/najib-hails-meaningful-and-successful-china-visit-klbeijing-ties-will-be-even-closer-in-years-to-co
(11) Delfolie, David, et Fau. Malaisie – Chine: une ” précieuse ” relation. Institut de recherche sur l’Asie du Sud-Est contemporaine, 2018. p.110.
(12) « Najib Hails Meaningful and Successful China Visit ». The Star, ERROL OH et THO XIN YI https://www.thestar.com.my/news/nation/2014/06/02/najib-hails-meaningful-and-successful-china-visit-klbeijing-ties-will-be-even-closer-in-years-to-co
(13) Andy Home (13 July 2020). “Column: London Metal Exchange shines a (little) light on shadow stocks”. Reuters.
(14) « China, Malaysia Promote Chinese Halal Industry Globally ». The Halal Times, 5 août 2014, https://www.halaltimes.com/china-malaysia-promote-chinese-halal-industry-globally/ publié sur news.xinhuanet.com
(15) Cabasset, Christine, et al. « Le tourisme sud-est asiatique à l’épreuve du Covid-19 ». L’Asie du Sud-Est 2022 : bilan, enjeux et perspectives, édité par Jérôme Samuel, Institut de recherche sur l’Asie du Sud-Est contemporaine, 2022, p. 59‑82. OpenEdition Books, http://books.openedition.org/irasec/4647
(16) Arrivals by Country | Tourism Malaysia. https://mytourismdata.tourism.gov.my/?page_id=232#!range=year&from=2018&to=2022&type=55876201563fe,558762c48155c&destination=34MY&origin=32CN,32JP,33IN,34BN,34ID,34PH,34SG,34TH,42UK,51AU
(17) Organisation mondiale du tourisme, 2019, Faits saillants du tourisme, Madrid, OMT
(18) Delfolie, David, et Fau. Malaisie – Chine: une ” précieuse ” relation. Institut de recherche sur l’Asie du Sud-Est contemporaine, 2018. p.117.
(19) Organisation mondiale du tourisme, 2019, faits saillants du tourisme, madrid, OMT
(20) Arrivals by Country | Tourism Malaysia.
(21) Cabasset, Christine, et al. « Le tourisme sud-est asiatique à l’épreuve du Covid-19 ». L’Asie du Sud-Est 2022 : bilan, enjeux et perspectives, édité par Jérôme Samuel, Institut de recherche sur l’Asie du Sud-Est contemporaine, 2022, p. 59‑82. OpenEdition Books, http://books.openedition.org/irasec/4647
(22) Delfolie, David, et Fau. Malaisie – Chine: une ” précieuse ” relation. Institut de recherche sur l’Asie du Sud-Est contemporaine, 2018. p.105
(23) Source selon une enquête de Zhilian Zhaopin et Times, Global. Job opportunities on the rise in China in 2021, after economy gains tract: Report – Global Times. https://www.globaltimes.cn/page/202103/1219073.shtml
(24) Chinese Students Study Abroad Statistics And Trends in 2023, Gitnux, https://blog.gitnux.com/chinese-students-study-abroad-statistics/
(26) Hong Kong University of Science and Technology. The Belt and Road Initiative in ASEAN – Malaysia | Reports | Publications | HKUST Institute for Emerging Market Studies | Reports | Publications | HKUST Institute for Emerging Market Studies. https://iems.ust.hk/publications/reports/uob-bri-overview
(27) Idem
(28) Ong, Yu Sing. One Belt, One Road: Enhancing Malaysian Students’ Mobility. août 2016. DOI.org (Datacite), https://doi.org/10.5281/ZENODO.60078
(29)Freedman, Amy L. Political Participation and Ethnic Minorities: Chinese Overseas in Malaysia, Indonesia, and the United States. Routledge, 2000. page 50
(30) LAFAYE de MICHEAUX Elsa, 2014, « Chine-Malaisie (vue de Malaisie), menace ou relation consensuelle inscrite dans la continuité ? », rubrique Opinions-débats, La Revue de la régulation, n °15, printemps, http://regulation.revues.org
(31) HIRSCHMAN, 1972, Ethnic Stratification in West Malaysia, PhD Thesis, University Wisconsin page 48 à 49
(32) Delfolie, David, et Fau. Malaisie – Chine: une ” précieuse ” relation. Institut de recherche sur l’Asie du Sud-Est contemporaine, 2018. p80
(33) Ibid
(34) Freedman, Amy L. Political Participation and Ethnic Minorities: Chinese Overseas in Malaysia, Indonesia, and the United States. Routledge, 2000. page 50
(35) Delfolie, David, et Fau. Malaisie – Chine: une ” précieuse ” relation. Institut de recherche sur l’Asie du Sud-Est contemporaine, 2018. p83
(36) Delfolie, David, et Fau. Malaisie – Chine: une ” précieuse ” relation. Institut de recherche sur l’Asie du Sud-Est contemporaine, 2018. p82
(37) Freedman, Amy L. Political Participation and Ethnic Minorities: Chinese Overseas in Malaysia, Indonesia, and the United States. Routledge, 2000. page 50
(38) WANG Gungwu, 1997, « Southeast Asian Chinese and the development of China », in Leo Suryadinata (dir.), Southeast Asian Chinese and China. The Politico-economic dimension, Singapour, Times Academic Press, page 27 à 28
(39) Delfolie, David, et Fau. Malaisie – Chine: une ” précieuse ” relation. Institut de recherche sur l’Asie du Sud-Est contemporaine, 2018. p83
(40) Ibid
(41) Dirigeant associatif sino-malaisien, avril 2014 issue de Delfolie, David, et Fau. Malaisie – Chine: une ” précieuse ” relation. Institut de recherche sur l’Asie du Sud-Est contemporaine, 2018
(42) Delfolie, David, et Fau. Malaisie – Chine: une ” précieuse ” relation. Institut de recherche sur l’Asie du Sud-Est contemporaine, 2018. p.80
(43) Social impact and community perception of belt and road initiative projects in Malaysia by merdeka center for opinion research