Le 3 janvier 2023, le Président Equatorien Guillermo Lasso tweetait « Bonne nouvelle pour débuter l’année 2023. La négociation de l’accord de libre-échange entre la Chine et l’Équateur a été conclue avec succès. Nos exportations bénéficieront d’un accès préférentiel au plus grand marché du monde, nos industries pourront acquérir des machines et des intrants à moindre coût. »

Ces négociations s’inscrivent dans un contexte plus large de relations économiques et diplomatiques entre les deux pays qui ont connu une intensification depuis le début du millénaire.

L’OFNRS remercie Lorena HERRERA-VINELLI pour son aide précieuse dans la rédaction de cet article

Depuis les années 60 les politiques équatoriens ont montré un intérêt pour la Chine. Malheureusement, à cette période-là, les relations n’ont pas pu aboutir car l’Équateur a été marqué par de nombreux coups d’état militaires ayant mis à la tête du pays des chefs d’État foncièrement anticommuniste, pro-impérialisme américain, ne permettant pas, dans un contexte de guerre froide, des relations entre les deux pays.

Le retour des relations avec la République populaire de Chine aura lieu en 1979 avec l’élection de Jaime Roldós Aguilera. Mais c’est réellement au début des années 2000 avec l’élection de Rafael Correa à la tête du pays, que les relations entre la Chine et l’Équateur seront intensifiées.

En effet, homme de gauche foncièrement anti-impérialisme américain, il a choisi de s’éloigner des États-Unis, qui considèrent l’Amérique latine comme leur arrière-cour, afin de se concentrer sur la création de liens économiques et diplomatiques avec une autre puissance de l’autre côté du pacifique : la République Populaire de Chine. Son successeur, Lénin Moreno intégrera officiellement son pays au projet des Nouvelles Routes de la Soie le 11 décembre 2018 lors d’une visite officielle à Pékin et perpétuera ces liens entre l’équateur et la Chine. Le Président actuel de l’Équateur :  Guillermo Lasso, continue d’entretenir la stabilité de ces accords.

Une classe politique équatorienne tiraillée entre Chine et Etats-Unis

Le contexte géographique et historique est très important à prendre en compte dans la situation de l’Équateur. Pendant longtemps les États-Unis ont considéré l’Amérique latine comme leur zone d’influence, la présence de l’acteur chinois dans la zone créé de nouveaux enjeux pour la classe politique nationale.

En Équateur les dirigeants politiques se retrouvent souvent au pied du mur, face à un choix à faire entre la Chine et les États-Unis, aussi bien sur l’aspect économique mais aussi concernant la consolidation des liens diplomatiques. Ce choix peut être, comme pour Rafael Correa, plutôt idéologique, mais il peut aussi être fait pour des raisons économiques. Guillermo Lasso, que l’opinion public décrivait comme un candidat qui allait se rapprocher des États-Unis et mettre fin au partenariat avec la Chine, a effectué des avancées importantes avec la République Populaire de Chine sur la révision de la dette équatorienne et sur le potentiel accord de libre -échange entre les deux pays. Tout en maintenant les relations avec le FMI et les États-Unis que son prédécesseur, Lénin Moreno, avait entrepris.

Les relations commerciales entre la Chine et l’Équateur ont connu une croissance significative au cours de la dernière décennie, avec un commerce bilatéral qui a atteint des niveaux record en 2019. Voici quelques chiffres pour illustrer cette tendance :

En 2019, le commerce bilatéral entre la Chine et l’Équateur s’est élevé à environ 7,3 milliards de dollars, soit une augmentation de 13,7% par rapport à l’année précédente. Les exportations équatoriennes vers la Chine ont représenté environ 4,1 milliards de dollars, tandis que les importations équatoriennes depuis la Chine ont atteint environ 3,2 milliards de dollars.

Les principales exportations équatoriennes vers la Chine comprennent le pétrole brut, le minerai de cuivre, les crevettes, le thon en conserve, les bananes et les fleurs coupées. Les principales importations équatoriennes depuis la Chine comprennent les machines, les équipements électroniques, les textiles, les chaussures et les produits chimiques.

La Chine est devenue le plus grand partenaire commercial de l’Équateur en 2019, dépassant les États-Unis. Les exportations équatoriennes vers la Chine ont représenté environ 27% du total des exportations du pays cette année-là.

Depuis 2022 la Chine est en effet le pays vers lequel l’Equateur exporte le plus, place auparavant réservée aux États Unis, le montant des exportations en 2022 était de 4 millards de dollars, ce qui représente une augmentation de 60% par rapport à 2021 (2.7 milliards de dollars). Les produits exportés en 2022 sont principalement : Les crevettes produit emblématique des exportations équatoriennes : 3.9 millards de dollars. Un chiffre en augmentation en raisons de nouveaux accords et du règlement des différends sanitaires entre les deux pays, le bois et les produits manufacturés pour 136 millions de dollars et les bananes et bananes plantains pour 104 millions de dollars.

Concernant les importations chinoises en Équateur les chiffres disponibles sont ceux de 2021 et font état d’échanges d’un montant de 5,94 millards de dollars. Les principaux produits exportés vers l’équateur sont les voitures qui représentent 4,8% des importations dans le pays d’Amérique latine, les vaccins 3,85% (il faut prendre en compte l’année , en effet en 2021 les vaccins contre le Covid-19 ont été mis en place notamment par des laboratoires chinois ce qui explique ce chiffre) et enfin des équipements de diffusions qui représentent 3,9% des exports vers le pays Andin.

Depuis 2002 les relations commerciales entre les deux pays sont liés à des accords de coopération technique et économique sur différents sujets, comme par exemple en 2016 après la visite de Xi Jinping en Équateur où le président chinois a signé un accord apportant une aide de 77 millions de dollars pour de l’aide humanitaire à la suite de séisme ayant touché le pays. Un autre biais utilisé pour renforcé les relations sont les Mémorandums of understanding (mémorandum d’entente en français) qui est un accord utilisé pour montrer une convergence d’intention entre deux pays qui a valeur de traité aux yeux des Nations Unis. Concernant les relations sino-équatoriennes un MOu a été signé en 2022 par le ministre chinois du commerce : Wang Wentao et Julio José Prado, ministre équatorien de la production, du commerce extérieur, des investissements et de la pêche.

Après la mise en place du Mémorandum of Understanding, qui marque le commencement des négociations pour l’accord de libre échange, un accord préalable a été trouvé et doit être mis en place par les deux pays. Celui-ci permettra à l’Equateur de continuer d’exporter vers la Chine de manière facilité les biens qui le sont déjà notamment les produits issues de l’agriculture ou de l’industrie agro alimentaire, et d’ouvrir de nouveau marché comme le marché de la Pitaya /Fruit du dragon à la Chine après des accords en les deux agences phytosanitaires. De plus pour les produits provenant de la Chine, les deux pays se sont mis d’accord sur l’importation des machines et composants pour l’industrie à des prix préférentiels. D’un point de vue économique cet accord devrait permettre une hausse de plus d’ 1 millard de dollars d’exportations vers la Chine.

Les investissements d’entreprises chinoises et les prêts accordés à l’Equateur par les banques d’investissement Chinoises sont important et touchent de nombreux secteurs. Avant même le projet des Nouvelles Routes de la Soie, la Chine a également été impliquée dans le secteur de l’éducation en Équateur en fournissant des bourses d’études aux étudiants équatoriens pour étudier en Chine, en établissant des programmes d’échanges universitaires et en soutenant la construction d’établissements éducatifs en Équateur.

Voici quelques exemples d’implication de la Chine dans le domaine de l’éducation en Équateur :

Bourses d’études : Depuis les années 1970, la Chine a offert des bourses d’études aux étudiants équatoriens pour étudier en Chine. Environ 1 000 étudiants équatoriens étudient actuellement en Chine grâce à ces bourses, principalement dans les domaines de l’ingénierie, des sciences, de l’économie et de la médecine.

Programmes d’échanges universitaires : La Chine et l’Équateur ont établi des programmes d’échanges universitaires pour promouvoir l’échange d’étudiants et de professeurs entre les deux pays. Par exemple, en 2019, l’Université chinoise de Jinan et l’Université de Guayaquil ont signé un accord de coopération pour établir un programme d’échanges universitaires.

Construction d’établissements éducatifs : La Chine a également soutenu la construction d’établissements éducatifs en Équateur, notamment en construisant une école maternelle à Quito en 2017. Cette école maternelle, baptisée « Ecole de l’Amitié sino-équatorienne », est le fruit d’un projet de coopération éducative bilatérale entre les deux pays.

De plus, à de nombreuses reprises, le gouvernement chinois a fourni du matériel électronique à des écoles et des lycées en Équateur. Par exemples, en novembre 2012, l’ambassade chinoise de équateur a donné des ordinateurs des imprimantes et d’autres équipements en lien avec l’éducation à plusieurs écoles de la province de El Oro au sud du pays.

Ces dons de matériel électronique concernent aussi les ministères. Par exemple, en 2015, l’ambassade de Chine en Équateur a fait don de 20 ordinateurs au ministère des Affaires Étrangères Equatorien. En 2017, le gouvernement chinois a donné 10,25 millions de dollars au gouvernement équatorien afin de lui permettre de construire un laboratoire pour le système de sécurité ECU911. Ce laboratoire inclut un système de vidéosurveillance et de stockage de data important ayant pour but la réduction du taux de criminalité dans le pays.  Les quartiers généraux du service de surveillance à Quito ont notamment été visités par Xi Jinping en 2016 lors de sa visite en Équateur.

La Chine a su également apporter une aide concrète lors de catastrophes naturelles. En effet, l’Équateur est parfois victime de séismes violents. En avril 2016, après un séisme d’une force de 7,8. Dans la ville de Chone (dans l’ouest du pays), le gouvernement chinois, décida de donner 120 lits d’hôpital modernes, car l’hôpital de la ville avait été détruit. De plus, le gouvernement chinois et l’Équateur ont signé, grâce à l’accord de coopération économique et technique de 2009,  la construction d’un nouvel hôpital, afin de remplacer celui qui avait été détruit.  Le contrat était d’environ 55 millions de dollars et l’hôpital fut ouvert en novembre 2016. Au delà de l’aide matérielle apportée par le gouvernement chinois aux équatoriens lors des différents séismes, le pays envoie aussi des équipes de médecins militaires sur place après les catastrophes, 8 équipes au total, cela fait suite à l’Accord international de coopération médicale, humaine et professionnelle entre les ministères de la défense nationale de l’Équateur et de la Chine signé en 2009.

Les infrastructures de transport

Plusieurs projets d’infrastructures liés au transport menés par la Chine dans le pays, peuvent être identifiés comme des classiques des nouvelles routes de la soie.

Le projet de modernisation de l’aéroport de Quito : en 2012, la China National Aero-Technology International Engineering Corporation a remporté un contrat de 370 millions de dollars pour moderniser l’aéroport international Mariscal Sucre à Quito. Le projet comprenait la construction d’un nouveau terminal et la modernisation des pistes et des installations. Construit sur une période de sept ans, le nouvel aéroport dispose d’un terminal de 38 000 m², avec une capacité de 5 millions de passagers par an.

Nouvel aéroport de Quito

Le projet de train Quito-Guayaquil : il s’agit d’un projet de chemin de fer à grande vitesse reliant les villes de Quito et Guayaquil, qui devrait réduire considérablement le temps de voyage entre les deux villes. La China Railway Construction Corporation (CRCC) est responsable de la construction de ce projet.

En 2016 la création d’un accès à la route pour la ville de Bahia de Caráquez (sur la côte ouest du pays) fut entreprise, indiquant une volonté d’investir dans le domaine des infrastructures du transport. L’objectif principal de cette construction est de permettre à plus de 57 000 personnes qui vivent dans le canton de Sucre, de pouvoir se rendre dans cette ville, mais aussi d’augmenter le tourisme dans la région. Au-delà du prêt de 5 millions de dollars de la banque de développement chinoise, le projet a été mis en œuvre par China Gezhouba Group company et le Ministère du Transport et des Travaux Publics équatorien.

Le secteur énergétique, la priorité

C’est bien dans le secteur de l’énergie que les entreprises telles que PétroChina sont le plus impliquées. En effet avant même le projet des Nouvelles Routes de la Soie, les deux pays avaient des accords concernant le pétrole notamment. En 2009, par exemple, PétroChina et PetroEcuador avaient conclu un contrat d’un milliard de dollars pour 69 millions de barils de pétrole sur 2 ans. Il est important aussi de noter que les investissements de PétroChina ne se limitent pas au pétrole d’amazonie équatorienne, le côté péruvien est également ciblé, afin de se fournir des deux côtés de la frontière en pétrole amazonien. Le pétrole et l’énergie, en général, est un élément important des relations entre l’Équateur et la Chine car au-delà des investissements faits pour la construction d’infrastructures en lien avec les énergies, il est important de noter que la garantie de beaucoup d’investissements et de prêts effectués par l’Équateur à la Chine, aux entreprises chinoises et aux banques d’investissement se fait en barils de pétrole.

Concernant le pétrole, une des ressources les plus importantes de l’Equateur, la Chine en est l’un des principal bénéficiaire mais aussi et depuis 2022 un acteur du pétrole équatorien. En effet, en raison d’un changement législatif en Équateur et afin d’attirer les capitaux étrangers, le pays a mis en place des enchères et des contrats d’exploitation de forage, raffinement et extraction du pétrole, le premier contrat de forage dans le gisement pétrolier d’Ishpingo, près du parc national Yasuni en Equateur, a été attribué à la China National Petroleum Corp (CNPC) en février 2022. Au delà des tarifs préférentiels auxquels avait accès la Chine (tarifs mis en place en compensation à la dette équatorienne envers la Chine) ce contrat permet à la puissance asiatique de bénéficier de ce pétrole en l’exploitant directement.

Beaucoup de projets ont débuté et ont été financés avant même l’annonce des nouvelles routes de la soie. Ils ont été considérés et présentés comme des réalisations majeures.

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Centrale hydroélectrique Coca Codo Sinclair en Equateur

Le plus connu en Équateur est le projet du barrage et de la centrale hydroélectrique de Coca Codo Sinclair. Sa construction a été menée par l’entreprise chinoise Sinohydro et a débuté avant les nouvelles routes de la soie en juillet 2010. Le barrage se trouve à l’est de Quito la capitale équatorienne. Le barrage a été financé en partie par un prêt de la banque d’exportation et d’importation de Chine et le coût final de celui-ci s’est élevé à environ 2,6 milliards de dollars dont 1,6 milliards provenant de la banque. Ce projet a été fortement critiqué car le barrage a été construit dans une zone où l’érosion est forte, abîmant le barrage alors que celui-ci n’a été mis en fonction qu’en 2016. L’ancien Président Lenin Moreno, est au cœur d’un scandale de corruption concernant celui-ci en raison des pots de vins reçus en lien avec la construction du barrage.

Un autre projet phare des nouvelles routes de la soie lié à la centrale et au barrage hydroélectrique de Coca Codo Sinclair est le réseau de transmission à haute tension de 500KV. Ce dernier a pour objectif de relier la centrale hydroélectrique aux sous stations d’Inga, de Tisaleo et de Chorillos situées dans différentes régions équatoriennes afin de distribuer l’électricité issue de la centrale. Ce projet a vu le jour le 29 octobre 2014 lorsque la China EXIM Bank a fourni un crédit de 490 millions de dollars à l’Équateur pour sa construction. L’accord de prêt a été signé par le directeur des négociations publiques et des finances du ministère équatorien des finances, Luis Villafuerte, et par le directeur général adjoint du département des affaires de l’EXIM Bank, Yu Wen. Le projet a été inauguré le 19 Mai 2017 par le gouvernement équatorien.

Projet de contrôle d’inondation de Cañar et de Naranjal en Equateur

En juillet 2013 l’équateur a obtenu un prêt de 290 millions de dollars de la Bank of China Limited et la Deutsche Bank (China) pour un projet de contrôle d’inondation de Cañar et de Naranjal. Ce système de contrôle d’inondation permettait de mettre en place un système qui empêcherait la rivière de Cañar de déborder afin de protéger les terres environnantes. De plus, il visait à la création et la réhabilitation de ponts et de tunnels afin d’acheminer l’eau vers les turbines chinoises pour produire de l’électricité suffisante pour 1/3 du pays. Le projet a été mené par la CWE, sa construction débuta en avril 2015 et fut inauguré en 2016.

La banque chinoise de développement a aussi financé par un prêt, la centrale électrique hydroélectrique de Delsitanisagua. Pour ce projet l’Équateur a fait appel à HydroChina Huadong Engineering Corporation afin de construire la centrale. De plus CELEC (Corporation électrique de l’équateur) aurait un contrat d’ingénierie d’approvisionnement et de construction avec HydroChina. Le coût final du projet s’élève à 335 millions de dollars et la construction du projet a débuté en 2011, son inauguration eu lieu le 21 décembre 2018.

Lancement expérimental de la centrale hydroélectrique de Delsitanisagua en Equateur

Le dernier projet important est la centrale hydroélectrique de Sopladora dont la construction a démarré en 2011 et a été inauguré en 2016. La China Gezhouba Group en est le fournisseur principal des turbines. D’après le site officiel du gouvernement, la centrale bénéficierait à 15 000 habitants.

Mines et agriculture

La mine de cuivre MIRADOR dans la province de Zamora-Chinchipe est un autre projet important des relations sino équatoriennes. Ce projet vise à extraire du cuivre du gisement Mirador qui se trouve le long de la vallée Rio Zamora. En 2014, un regroupement de banque Chinoises composés de la China Development Bank, de la Bank of China et de l’Agricultural Bank of China ont accordé un prêt de 1,29 milliard de dollars à la China Railway Construction Corporation pour ce projet. Le projet a été entrepris par China Gezhouba Group. Ce projet a été lancé le 21 décembre 2015 et a été achevé le 18 juillet 2019. Le projet a eu un impact positif sur l’emploi, d’après les chiffres 3000 emplois auraient été créés.

La Chine s’est impliquée dans le secteur de l’agriculture en Équateur en fournissant des prêts et des investissements pour aider à moderniser les infrastructures agricoles du pays et promouvoir la coopération agricole bilatérale. Voici quelques exemples d’implication de la Chine dans le domaine de l’agriculture en Équateur :

L’Equateur domine le commerce international de la banane

Financement de projets agricoles : La Chine a fourni des prêts à l’Équateur pour soutenir des projets agricoles tels que la modernisation des infrastructures d’irrigation, l’amélioration de la production de bananes et la promotion de la production agricole écologique. Par exemple, en 2019, la Chine a accordé un prêt de 100 millions de dollars à l’Équateur pour la modernisation des infrastructures d’irrigation dans la province de Guayas, qui est un important producteur de bananes.

Promotion des exportations agricoles équatoriennes vers la Chine : La Chine est devenue un marché important pour les exportations agricoles équatoriennes, en particulier les bananes et les crevettes. En 2020, l’Équateur a exporté plus de 950 000 tonnes de bananes vers la Chine, faisant de la Chine le deuxième plus grand marché pour les bananes équatoriennes après les États-Unis.

Coopération agricole bilatérale : La Chine et l’Équateur ont établi un mécanisme de coopération agricole bilatérale pour renforcer leur échange d’expériences et de technologies dans le domaine de l’agriculture. En vertu de ce mécanisme, la Chine a envoyé des experts agricoles en Équateur pour fournir une assistance technique et a organisé des formations pour les agriculteurs équatoriens dans des domaines tels que la culture de la banane et la production de riz. L’Équateur a également envoyé des délégations en Chine pour explorer de nouvelles opportunités de coopération agricole.

Des limites

Certains projets ne sont pas une réussite, par exemple, le barrage hydroélectrique de Toachi Pilaton, datant d’avant le projet de nouvelles routes de la soie (environ une quinzaine d’années). La construction de ce barrage a été assurée par des entreprises chinoises, brésiliennes et russes. Cependant, en mars 2022, le CWE a poursuivi le pays pour obtenir un dédommagement de plus de 100 millions de dollars, pour rupture unilatéral de contrat coté équatorien. Depuis cet événement, le projet du barrage hydroélectrique est complètement à l’arrêt.  

Au-delà des critiques concernant le temps de construction et l’arrêt de certains projets en cours de route, de nombreuses critiques viennent frapper le pays concernant les investissements chinois d’une part car certains préféraient voir les États-Unis à la place de la Chine dans le pays mais d’autres critiquent aussi le fait que les présidents équatoriens endettent le pays de manière démesurée. De plus, l’affaire de corruption qui vient frapper l’ancien président Lenin Moreno concernant le barrage hydroélectrique de coca coco Sinclair vient renforcer la méfiance de la population envers ses propres dirigeants.

L’Equateur est un exemple des relations commerciales gagnant-gagnant que souhaitent mettre en place la Chine à travers les nouvelles routes de soie. En échange de prêts, investissements et accords favorables à l’Equateur et aux projets menés par les gouvernements équatoriens, la Chine obtient un accès préférentiel au pétrole équatorien, ainsi qu’à certains produits alimentaires comme les crevettes et le fruit du dragon ou pitaya depuis le 11 avril 2023. Malgré la position géographique qui a laissé présager à de nombreuses reprises un retour des américains dans les partenariats les plus importants du pays, la Chine s’est aujourd’hui bien installée comme le premier partenaire et l’accord de libre échange va venir renforcer cette position.


Par Mélanie Gariglio, Analyste stagiaire Amérique Latine