En Egypte, la Chine tisse ses premiers liens dans les années 1950. Ces liens sont d’abord de nature économique et remontent à l’importation du coton égyptien par la Pékin, scellé par un accord datant de 1953. Des relations de nature politique émergeront un peu plus tard, notamment lors de la rencontre Nasser avec Zhou Enlai lors de la Conférence de Bandung en 1955. La position de non-alignement portée à Bandung et les principes qui en découlent étaient partagés par la Chine et l’Égypte, de même que l’ensemble des États du Moyen-Orient. En 1956, la Chine avait soutenu l’Égypte de Nasser lors de la crise du Canal de Suez. La même année, l’Égypte sera le premier État de la région à reconnaître internationalement la République Populaire de Chine. Témoignant de l’influence de l’Égypte dans sa région, cet acte avait poussé la reconnaissance du régime communiste chinois par d’autres États arabes.

La Chine montrera ensuite son soutien à l’Égypte en 1973 lors de la guerre du Kippour. La Chine et l’Égypte ont connu la colonisation occidentale, l’un depuis la Guerre de l’Opium en 1840, l’autre depuis la colonisation française jusqu’à celle des britanniques, de 1789 à 1882. L’ouverture économique de la Chine par Deng Xiaoping en 1979 permettra ensuite d’élargir les relations politiques et économiques entre les deux pays.

L’accord de coopération stratégique fut conclu en 1999 et constitua un élan particulièrement important pour les relations bilatérales dans de nombreux secteurs. Les investissements naissent et progressent entre les deux pays. Des compagnies égyptiennes importent des filiales en Chine, et inversement. Les liens entre les deux pays se tisseront plus nettement durant le mandat du président Moubarak. En 2009 s’ouvrait au Caire un bureau de représentation de la Banque de développement de la Chine (China Development Bank).

Les relations bilatérales se sont révélées capables de s’adapter aux mutations intérieures, régionales et internationales. En 2011, lors de la révolution égyptienne, le gouvernement chinois avait exprimé sa volonté d’un maintien de la stabilité sociale dans le pays, en soutenant implicitement la conservation du régime de Moubarak. L’absence de dogmatisme de la part de la Chine vis-à-vis des perturbations intérieures en Égypte permet une constance du discours des dirigeants chinois. Lors du coup d’État contre le président Morsi, en 2013, la Chine avait exprimé son soutien face au choix du peuple égyptien, ainsi que sa volonté de maintenir une coopération avec l’Égypte, indépendamment de l’issue de la situation. Le gouvernement chinois instaure rapidement un dialogue avec la nouvelle direction égyptienne qui cherche alors à prouver sa crédibilité devant le scepticisme des occidentaux. Après 2013, l’Égypte fait face à un besoin d’assistance économique et financière important. L’intérêt de la Chine pour l’Égypte s’accroît alors, de même qu’un tel rapprochement permettrait la diversification de ses opportunités économiques, par rapport à ses partenaires traditionnels.

Concernant les visites officielles, l’ancien président chinois Hu Jintao avait invité Mohammed Morsi à Pékin en 2012, faisant alors de la Chine le premier déplacement du nouveau président égyptien, quand jusqu’ici c’était Washington qui était privilégié. Une nouvelle manifestation de ce rapprochement se produisait également au début de l’année 2013, lors de la rencontre entre Xi Jinping et Mohammed Morsi, peu de tant après la tenue du 5e sommet des BRICS que le président égyptien envisageait alors de rejoindre.

Fin 2014, la relation de « coopération stratégique » entre les deux États évolue en « partenariat stratégique intégral », à l’occasion du premier déplacement en Chine du président égyptien récemment élu, Abdel Fattah Al Sissi. Ce partenariat s’inscrit dans la stratégie de « diplomatie des partenaires », développée depuis 1993 par Pékin. La relation sino-égyptienne couvre alors tous les domaines d’une relation bilatérale, c’est-à-dire en matière politique, économique, sécuritaire, militaire, culturel, technologique, ainsi que d’investissement ou d’affaires extérieures. Les visites diplomatiques se succèdent et le commerce bilatéral s’accroît. Peu de temps après la signature du partenariat stratégique intégral, la Chine devient le premier partenaire commercial de l’Égypte, qui devient réciproquement son troisième partenaire commercial sur le continent africain.

Abdel Fattah Al-Sissi et Xi Jinping au Palais de l’Assemblée du Palais à Pékin à l’occasion de la signature du partenariat stratégique intégral, le 23 décembre 2014

L’Égypte, puissance régionale, possède de nombreux atouts pour la Chine. Située à la majorité de son territoire sur le continent africain et, par le biais de Péninsule du Sinaï, sur le continent asiatique, l’Égypte est un État transcontinental possédant une influence importante sur les États avec qui elle possède des similarités. L’Égypte est très présente au sein des deux initiatives multilatérales initiées par la Chine que sont le Forum de coopération sino-africain et le Forum de coopération sino-arabe. En 2014, durant le sommet consacré à la conclusion du partenariat stratégique global entre les deux États, le président Xi soulevait les multiples intérêts de l’Égypte basés sur son caractère à la fois « arabe », « africain », « islamique » et « en développement ». Ces quatre caractéristiques fondent les relations bilatérales des deux États.

Pour les entreprises chinoises, l’Égypte représente un marché de 85 millions de consommateurs et une plate-forme privilégiée vers l’Union européenne, le COMESA (Marché commun de l’Afrique orientale et australe) et les pays arabes, notamment. Le Canal de Suez fait à ce titre de l’Égypte un État clé pour le commerce avec l’Europe. De cette complémentarité économique et commerciale entre l’Égypte et la deuxième puissance mondiale, Le Caire peut espérer des débouchés importants pour son économie.

L’initiative des Nouvelles Routes de la Soie a accru la position stratégique de l’Égypte. Présent au bord de la Méditerranée et de la mer Rouge, l’Égypte est un des États prioritaires de la route maritime de la soie. En coopérant, l’Égypte et la Chine établissent des projets logistiques prompts à optimiser l’efficacité de la Route de la Soie maritime et du Canal de Suez.

Un an après le dévoilement du projet des Nouvelles Routes de la Soie par Pékin, le président al-Sissi officialisait la participation de l’Égypte en affirmant qu’il s’agissait d’une « occasion » de rendre encore plus importante et tangible la coopération entre les deux pays. Les intérêts communs de la Chine et de l’Égypte dans le monde arabe devraient servir de base à la coopération entre les deux États. Le Caire est ensuite devenu l’un des membres fondateurs de la Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures (BAII), institution créée en 2015 par Pékin dans le but d’assurer une présence chinoise à l’intérieur du système financier international et dont le fonctionnement sert à financer des investissements dans les États impliqués dans la BRI.

L’Égypte est également présente auprès d’autres initiatives institutionnelles développées par la Chine. Le Caire a notamment déposé sa candidature au statut d’observateur de l’Organisation de Coopération de Shanghai (OCS) en 2015. Lors du 9e sommet des BRICS à Xiamen en 2017, Pékin insuffle l’initiative BRICS+ en faveur de l’accession de l’Égypte au sein de ce qui deviendrait un partenariat plus large des pays en développement du Sud et en développement, dévoilant encore une fois les sujets communs entre la Chine et l’Égypte.

État de l’avancement des travaux de la nouvelle capitale administrative égyptienne, située à 45km du Caire

La fragilité de l’économie égyptienne a imposé au pays d’élargir la base géographique de ses exportations. Le Caire s’est alors tourné vers les États asiatiques et l’immense marché qu’offrait cette région. Après la Révolution du 25 janvier 2011, l’économie égyptienne s’est effondrée, menant le pays à un nouveau renforcement de ses échanges, et ce, notamment avec la Chine. Le président Al-Sissi a cherché à rétablir la stabilité économique de son pays en mettant en place des plans de revitalisation économique. Il met au point des projets de développement tels que le projet de corridor du Canal de Suez, la construction d’une nouvelle capitale ou le projet de zone de développement du triangle d’or en Haute-Égypte. En 2016, il annonce officiellement le lancement de la Stratégie de développement durable « Vision 2030 pour l’Égypte » en y intégrant des projets de développement tels que ceux susmentionnés. Cette stratégie ambitieuse vise à voir l’Égypte se hisser parmi les 30 premiers pays du monde en termes de taille économique, de compétitivité de marché, de développement humain, de qualité de vie et de lutte contre la corruption d’ici 2030. Rapidement, les dirigeants chinois ont évoqué leur devoir de mettre en synergie les Routes de la Soie avec cette « Vision 2030 ». La Chine affirme ainsi sa volonté de mener de bonne intelligence sa coopération sur le long terme avec l’Égypte.

Les investissements chinois ont alors augmenté en Égypte, en permettant la construction d’importants projets pour le gouvernement égyptien. En finançant un prêt de 3 milliards de dollars, la Chine permet la construction d’une nouvelle capitale administrative à l’est du Caire via un accord passé avec la China State Construction Engineering. Le gouvernement chinois a également présenté une subvention à l’Égypte pour établir un processus de création d’un centre d’assemblage et d’essai de satellites au Caire. Il s’agit d’un premier centre de ce genre dans la région arabe, plaçant ainsi l’Égypte parmi les pays capables de réaliser la technique d’assemblage des satellites.

Le secteur de l’agriculture – un autre secteur clé de l’économie égyptienne – est également investi par la relation bilatérale. L’agriculture fait vivre 57% de la population en Egypte et participe à employer 26% de la main-d’œuvre. L’Egypte est un important exportateur de produits issus de l’agriculture, qui représentent 20% des recettes globales d’exportation. Parallèlement, la Chine possède une importante demande de produits agricoles, si bien que de nombreux projets communs peuvent être recensés. En 2018, le lancement du projet Canal Sugar visait à transformer 50 000 hectares de terres désertiques en terres agricoles dans le but d’accueillir des productions de betteraves sucrières. La Chine et l’Egypte ont œuvré conjointement afin de fournir suffisamment d’irrigation dans la région. Cette coopération a permis de réduire de moitié le temps nécessaire au forage d’un puits. A terme, un réseau d’irrigation de 330 à 350 puits devrait ainsi être créé sur une région qui autrefois était désertique.

Au début de la même année, une délégation d’experts égyptiens, tunisiens et libanais, ainsi que des fonctionnaires du Conseil arabe de l’eau (AWC), se sont rendus en Chine pour discuter de l’utilisation des technologies d’économie d’eau dans l’agriculture. Si les Etats d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient pointent du doigt des enjeux similaires quant aux problèmes liés à la sécurité alimentaire et aux pénuries d’eau, le vice-ministre égyptien des Affaires de l’irrigation, Khaled Madean, estiment que des similarités existent entre ces deux régions et les défis auxquelles la Chine a été confrontée durant les trente dernières années. Cette visite a permis la coordination de transferts de connaissances de la Chine vers l’Egypte. Les changements climatiques exacerbent le problème de production agricole en Egypte alors que la demande subit une augmentation. La volonté du Caire de faire de ses terres désertiques des terres exploitables pour le domaine agricole se couple avec la demande chinoise en produits agricoles.

Champ agricole situé aux abords de la route du désert Le Caire-Alexandrie

En 2021, par le biais d’un protocole d’accords, un laboratoire pour l’agriculture intelligente a été communément établi entre les institutions de recherche scientifique chinoises et égyptiennes. Cet engagement, dont le but est de stimuler les échanges de savoir entre les professeurs et les étudiants des deux pays, est porteur d’ambitions pour le développement de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, et complète le développement des projets de terrains. Ce laboratoire est le deuxième laboratoire de recherche conjoint établi sous l’égide de la BRI et rejoindra ainsi le laboratoire d’énergie renouvelable sino-égyptien.

En février 2023, Pékin se disait prêt à coopérer avec l’Egypte sur un projet de cultivation de riz dans le désert. Ce projet permettrait au Caire d’augmenter sa production de riz qui jusqu’à présent ne suffit pas à satisfaire aux besoins globaux de sa population.

Méga-projet de serres agricoles, dont la seconde phase inaugurée en 2019 prévoyait l’installation de 100 000 serres dans plusieurs gouvernorats

La Chine mène également un important projet de serres agricoles en Egypte. Ce projet permettra de stabiliser la production et les prix de certains aliments, de même qu’il fournira un nombre important d’emplois pour les égyptiens. L’ancien chef de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), Graziano Da Silva, soulignait que ce méga-projet porté par Al-Sissi participera à faire en sorte que le pays « récupère son rôle comme grand producteur agricole ».

Zone économique du canal de Suez

Le canal de Suez est central dans la coopération sino-égyptienne. La zone économique de Suez s’inscrit dans un large projet dédié au « nouveau canal de Suez », présenté par le président Al-Sissi en 2015. La zone devrait ainsi accueillir davantage d’installations d’entreprises étrangères. Composée de ports et de domaines industriels, la région du canal prévoit déjà une importante coopération entre la Chine et l’Égypte par le biais du groupe chinois TEDA qui a donné naissance à un nouveau domaine, la TEDA City, regroupant plus de 50 usines chinoises où pourront se produire des produits destinés à l’exportation vers la Chine mais aussi l’Europe et le Moyen-Orient. Ce projet est également porteur d’emplois pour les travailleurs égyptiens puisqu’il aurait créé environ 30.000 postes. Le déplacement de l’investissement chinois des secteurs énergétiques vers des secteurs de production tels que le textile ou l’automobile est un signe encourageant pour lutter contre l’important taux de chômage en Égypte, notamment chez les populations jeunes. Cette zone est donc un espoir de croissance économique auquel participe la Chine, bien que ses investissements soient encore en-deçà de l’objectif de 15 milliards de dollars affiché par Xi Jinping lors de sa visite au Caire en 2016.

Vue aérienne du canal de Suez aux lacs Amers

Le ministère des transports égyptien a également lancé plusieurs projets de trains électriques à grande vitesse dans le but d’ajouter l’Égypte à la liste des États utilisant cette technologie. Une ligne connectant la mer Rouge à la Méditerranée en passant d’Ain Al-Sokhna à Matrouh permettrait de contourner le canal de Suez via les rails pour le transport de marchandises. Si le contrat pour la construction de cette ligne a été remporté par la compagnie allemande Siemens, la China Railway Engineering Corporation (CREC) a déjà été en charge de la production du premier train électrique égyptien.

En recherchant le développement des Routes de la Soie, de la « Vision 2030 » et du Canal de Suez, les deux États seront amenés à coopérer davantage sur la question sécuritaire et la lutte contre le terrorisme. En contrepartie de son engagement dans tous ces méga-projets, la Chine a pu compter sur le soutien de l’Égypte à sa politique « antiterroriste » dans le Xinjiang dans une déclaration commune présentée au Conseil des droits de l’homme de l’ONU en 2020.

Par ailleurs, si la Chine investit dans le réaménagement du Canal du Suez et de Port-Saïd, elle finance également en partie la construction d’un nouveau port à Haïfa, en Israël. Cette construction pourrait potentiellement faire concurrence à l’Égypte et avoir un impact négatif sur le Canal de Suez. Contrairement aux États les plus riches de la région comme l’Arabie Saoudite ou les Émirats Arabes Unis, l’Égypte n’est donc pas toujours si largement gagnante dans les retombées incitées par son partenariat avec la Chine dans le cadre de la Route de la Soie. Il est du moins nécessaire de contraster parfois cette vision.

La route maritime crée également des enjeux géostratégiques entre les deux pays hors de leurs frontières respectives. Entre le Yémen et la Somalie, le golfe d’Aden fait partie de cette route qui constitue une voie navigable importante avant de passer par le Canal de Suez et arriver en Europe. La stabilité de cette région est donc importante, tant pour la prospérité de la BRI que pour les recettes générées par le Canal de Suez. Le principal enjeu provient des menaces causées par des rebelles houthistes au Yémen. Le détroit de Bab al-Mandeb est particulièrement sujet à la déstabilisation. Dès 2008, la Chine déployait des flottes anti-piraterie autour du golfe d’Aden et des côtes somaliennes afin de veiller à la sécurisation de la région. Une partie importante de la côte ouest du Yémen, longeant la mer Rouge, est toujours contrôlée par les Houthis et plusieurs attaques terroristes en zone maritime ont été recensées contre des navires étrangers. L’enjeu pour l’expansion de la BRI sera alors que la sécurité de certains ports accueillant des marchandises soit assurée et que la circulation aux abords du détroit de Bab al-Mandeb soit contrôlée.

Le ministre des Affaires étrangères chinois, Qin Gang, a effectué début 2023 une tournée diplomatique à travers l’Afrique afin de promouvoir les intérêts de la RPC sur le continent. Cette tournée a pris fin au Caire, où le ministre a pu s’entretenir avec le président Abdel Fattah al-Sissi et le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul-Gheit, avec qui il a pu discuter des modalités de la mise en oeuvre des décisions qui avaient été prises lors de la tenue du premier sommet sino-arabe à Riyad en décembre 2022.

L’Égypte est un État fortement dépendant économiquement à des recettes dites volatiles liées à son tourisme, aux profits du canal du Suez et aux capitaux spéculatifs, ainsi qu’à ses importants besoins d’importations d’intrants. Le secteur du tourisme, qui a souffert de la pandémie de Covid-19, est un important levier de reprise économique pour le pays. La Chine souhaite donc apporter sur la table des négociations sa capacité à envoyer des touristes chinois en Égypte.

Visite du ministre chinois des Affaires étrangères Qin Gang, reçu au Caire par le président Al-Sissi le 15 janvier 2023

La Chine souhaite affirmer sa présence sur le continent africain et cette visite agit en réponse au Sommet afro-américain qui s’est tenu en décembre 2022. Pékin développe une stratégie basée sur l’extraction de ressources et le développement d’infrastructures en Afrique. Le secrétaire adjoint au Commerce des États-Unis, Don Graves, reconnaissait à ce titre que « Les États-Unis d’Amérique ont pris du retard après que la Chine eut dépassé les investissements étrangers américains en Afrique ».

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La Chine possède des avantages en termes de développement technologiques et d’énergie, lorsque l’Égypte possède un large marché ouvert aux perspectives de développement. Pékin procède à un effort de coopération sur la base du développement et qui ne se fixe pas sur la situation politique intérieure tandis que la « Vision 2030 » englobe un important déploiement en infrastructures. Les partenariats en termes d’investissements s’engagent donc sur le moyen et long terme. La suite de la coopération devrait entre autres dépendre de la consolidation économique et sécuritaire de l’Égypte, et de sa capacité de remboursement des prêts.

La Chine investit donc massivement dans une économie égyptienne qui reste encore fragile. L’accomplissement de tous les méga-projets prévus par Le Caire n’est pas encore assuré. Pour autant, l’Égypte semble se montrer capable d’attirer de nouveaux investissements étrangers qui stimulent la tendance économique. La Chine prend la mesure des besoins économiques et financiers de l’Égypte et semble pouvoir en partie y répondre. En démontrant son soutien économique dans un pays où la situation politique et économique est encore troublée, Pékin se montre être un allié solide et compte bien sur cette influence pour se constituer un capital politique qui lui sera utile à l’avenir, en témoigne déjà le soutien du Caire sur certains enjeux.


Par Alicia Tintelin, Cheffe du Pôle Proche-Orient à l’Observatoire Français des Nouvelles Routes de la Soie (OFNRS)