Le gouvernement de l’Angola multiplie les initiatives pour accélérer le développement du secteur télécom national et du numérique. Le pays s’est récemment doté d’un satellite de télécommunications en partenariat avec la Russie.

L’Angola a mis en orbite son 2ème satellite de télécommunications en octobre 2022 en partenariat avec la Russie. L’infrastructure devrait contribuer au développement des télécoms, de l’agriculture et d’autres secteurs de l’économie angolaise.

Le président angolais João Lourenço a autorisé par le décret présidentiel nº11/23, la commercialisation d’AngoSat-2, le 2ème satellite de télécommunications angolais, après l’achèvement de sa phase d’essai. Le décret émane d’un communiqué de presse publié la semaine dernière par l’Office national de gestion du programme spatial angolais (GGPEN).

Il habilite le ministère des Télécommunications, des Technologies de l’information et de la Communication sociale à superviser, en tant que subdélégué, les processus nécessaires à la gestion et à la commercialisation du satellite, conformément à la législation et à la réglementation prescrites. Le président a également inauguré un centre de contrôle de satellites à Luanda.

Satellite AngoSat-1, première version d’une coopération russo-angolaise

La commercialisation d’AngoSat-2 débute environ 3 mois après sa mise en orbite. Sa construction est le fruit d’un accord signé en avril 2018 avec la Russie pour compenser la perte d’AngoSat-1, le premier satellite télécoms angolais lancé en décembre 2017. Le projet a d’abord été confié à la société russe RSC Energia. Il lui a finalement été retiré sur demande des autorités angolaises, puis confié à Reshetnev Information Satellite Systems Company (ISS-Reshetev).

L’autorisation de la commercialisation d’AngoSat-2 et l’inauguration du centre de contrôle des satellites s’inscrivent dans le cadre de la Stratégie spatiale nationale de l’Angola. Le gouvernement ambitionne de mettre à profit la technologie spatiale pour améliorer la qualité et la couverture des services de télécommunications dans le pays.

« Par conséquent, d’autres investissements pour que nos télécommunications contribuent au développement du pays et des services de notre économie, et pas seulement de la société angolaise, continueront à être faits. […] en termes de fibre optique et donc de transmission par câble et d’investissements que nous faisons aujourd’hui pour connecter l’Angola au pays voisin, spécifiquement la RDC », a déclaré João Lourenço.

Prêt chinois pour le haut débit

L’Angola va bénéficier d’un prêt de 249 millions de dollars de la part de la République populaire de Chine pour financer un projet national de haut débit. Un accord a été signé à cet effet par Vera Daves, ministre angolaise des Finances, et Gong Tao, ambassadeur de Chine en Angola.

Selon les termes de l’accord, les fonds seront décaissés par la Banque d’exportation et d’importation de Chine. Ils serviront à construire un réseau de câble optique terrestre de 2 000 kilomètres à travers l’Angola ainsi qu’une ligne sous-marine ralliant l’enclave de Cabinda. Une partie de l’argent sera également utilisée pour moderniser le réseau de télécommunications du pays.

Enclave de Cabinda en Angola

Ce partenariat s’inscrit dans le cadre des actions engagées par l’angola pour accélérer le développement du secteur numérique, notamment des télécommunications dans un contexte marqué par l’accélération de la transformation de ce secteur et la demande croissante en services télécoms à haut débit. Selon Mme Daves, « ce financement est totalement conforme à la stratégie adoptée par le gouvernement en matière d’endettement et de gestion de la dette publique, contribuant ainsi à sa durabilité ».

Le projet national de haut débit devrait permettre de renforcer l’infrastructure télécoms du pays et d’apporter des services de réseau à haut débit dans les zones reculées. Il devrait également permettre de réduire les coûts d’accès et d’accélérer les ambitions d’économie numérique de Luanda.

Avec les Emirats Arabes unis également

Signature de l’accord pour la transformation numérique avec les Emirats arabes unis

Le gouvernement angolais a signé un accord de financement vert d’une valeur de 330 millions de dirhams des Emirats arabes unis (90 millions USD) avec l’Abu Dhabi Exports Office (ADEX) pour accélérer la transformation numérique en Angola. L’accord porte notamment sur l’acquisition d’une plateforme analytique, d’un centre de données principal, d’un centre de données de secours et d’une plateforme nationale de cloud computing. Le financement du projet est fourni en coopération avec la Standard Chartered Bank, tandis que sa réalisation est confiée à Presight, une filiale du groupe G42.


Par Adrien MUGNIER, Directeur de l’Observatoire Français des Nouvelles Routes de la Soie