Le Tadjikistan attache une grande importance au développement des relations de bon voisinage et de coopération avec la Chine. De plus, le Tadjikistan a été l’un des premiers à avoir pleinement soutenu l’initiative de la ceinture économique de la route de la soie. En effet le pays a été le premier à signer un mémorandum d’accord avec la Chine sur la promotion conjointe de la création de la ceinture économique de la route de la soie en septembre 2014 lors de la visite officielle du président de la République populaire de Chine à Douchanbé.  Selon ce mémorandum le but principal de la mise en œuvre conjointe de cette initiative est la réalisation commune d’objectifs stratégiques, c’est-à-dire établir un dialogue sur les stratégies et les politiques de développement, promouvoir la coopération commerciale et économique, mener une coopération pragmatique mutuelle afin d’assurer le bénéfice des peuples des deux pays. Sur la base de l’accord conclu entre les chefs des deux États, les parties ont également convenu d’élaborer conjointement un programme de coopération entre la République du Tadjikistan et la République populaire de Chine, inscrit dans le mémorandum d’accord.

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La position géographique du Tadjikistan est telle qu’il est crucial d’assurer la bonne interconnexion des systèmes de transports pour un développement économique durable. Depuis l’indépendance du pays, le président Emomalii Rahmon et le gouvernement du Tadjikistan accordent une attention constante à l’amélioration des infrastructures de transport et à la question de la construction de routes d’importance régionale et internationale. L’amélioration des infrastructures de transport est devenue la stratégie de l’État du Tadjikistan.

Actuellement, le réseau ferroviaire de la république est de 960,6 km, dont 684,8 km sont des routes principales, 75,6 km des voies de raccordements ferroviaires, et 200,2 km des voies de gares.

Le chemin de fer tadjik comprend trois sites indépendants :

  • Au nord : Kanibadam – Bekabad, 109 km
  • Au centre : Vahdat – Pakhtaobod, 89 km
  • Au sud : Kouliab-Khoshadi, 296 km

Les chemins de fer du Tadjikistan sont confrontés à des tâches de grande envergure visant à renforcer les liens existants et à franchir de nouvelles frontières, ce qui rendra le processus de transport de marchandises plus flexible dans son ensemble. À cette fin, un projet visant à unifier les sections du centre à celles du sud du pays a été lancé.

Ainsi, en 2009 a débuté la construction de la voie ferrée Vahdat-Yavan du chemin de fer Douchanbé – Kurgan-Tjube (Qurghonteppa) – Kouliab. Huit sociétés différentes sont engagées dans les travaux, sous la maîtrise d’œuvre de la société Rohsoz du chemin de fer tadjik. Il était prévu de construire une nouvelle ligne d’une longueur de 41 km permettant de relier le centre aux régions du sud du Tadjikistan. En 2014, 47,3 millions de dollars ont été dépensés et seulement 8,4 km de voies ferrées avaient été construits soit 20% de la longueur totale initialement prévue. En outre, les autorités de la république ont rencontré des difficultés pour la construction de tunnels le long de la voie ferrée. Un montant supplémentaire de 72 millions de dollars était nécessaire pour mettre en œuvre ce projet, une grande partie devait être alors construite notamment 3 tunnels et 8 ponts.

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Suite à l’accord de coopération conclu entre le Tadjikistan et la Chine, cette dernière décide d’intervenir et d’aider son voisin. Le gouvernement tadjik a accordé 3 millions supplémentaires, la banque d’exportation et d’importation de Chine alloue un crédit de 69 millions de dollars restants pour la réalisation de ce projet. La société chinoise la « 19e direction du chemin de fer de la RPC » a pris en charge la construction de 3 grands tunnels d’une longueur totale de 3,7 km et de 5 ponts. Les travaux ont débuté en septembre 2014, cette section fut la partie la plus difficile de la construction, la longueur totale des tunnels construits par la société chinoise a dépassé 4 km.

La construction du site Vahdat-Yavan a été entièrement achevée en 2016 pour le 25e anniversaire de l’indépendance du Tadjikistan. Ce chemin de fer d’importance régionale et internationale relie la capitale du Tadjikistan à la région de Khatlon, dans le sud du pays et en fait la deuxième section de chemin de fer construite dans le pays depuis son indépendance.

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Avant la construction de cette section, les chemins de fer du Tadjikistan étaient divisés en trois parties comme évoqués précédemment qui ne se rejoignaient pas. La mise en service de cette route réduit les coûts de transport des marchandises du centre vers le sud du pays de 4 fois. En plus de réduire les prix, elle facilite non seulement le transport de marchandises et de passagers, mais encore elle génère un impact économique annuel de 46 millions de somoni (4 millions d’euros), ainsi au bout de 10 ans, la ligne deviendra rentable vis-à-vis des coûts engendrés par sa construction.

En conclusion, l’importance du chemin de fer Vahdat-Yavan consiste, d’une part, à résoudre le blocus des transports dans le sud du Tadjikistan, d’autre part, à augmenter l’exportation de la production du sud du pays, en troisième lieu, dans la perspective, à préparer le raccordement avec les chemins de fer de l’Afghanistan, du Turkménistan et de l’Iran, formant ainsi une ouverture du Tadjikistan. Ce projet illustre la volonté des deux pays à construire conjointement le corridor économique « Chine-Asie Centrale-Asie Occidentale ».

Par ailleurs conformément au mémorandum d’accord, le Tadjikistan et la Chine sont convenus de créer en permanence de nouveaux mécanismes de collaboration, de renforcer la coopération bilatérale dans l’intérêt des deux pays et peuples. La Chine est également disposée à renforcer la coopération avec le Tadjikistan dans le cadre de l’organisation de coopération de Shanghai, de manière à maintenir la paix et la stabilité.

Par Madina Tsoroeva

Sources :