Tandis que le nord marocain jouit d’un climat méditerranéen, le sud est plutôt désertique. Conscient de son potentiel énergétique, le Maroc conduit, depuis 2009, une politique de transition énergétique visant à faire augmenter la part des énergies renouvelables à 52% à l’horizon de 2030. complexe solaire NOOR

Se voulant leader dans ce domaine désormais stratégique, le Maroc compte, également, devenir un Etat exportateur des énergies renouvelables. Cette ambition découle de son environnement régional ; la neutralité carbone poursuivit par l’Europe à l’horizon de 2050, et le déficit en électricité des pays africains représentent une véritable opportunité.

Dans ce cadre et répondant à ces prérogatives, plusieurs projets ont pu voir le jour à partir de 2016. Quant au complexe solaire NOOR à Ouarzazate, il est opérationnel depuis 2018.

Au Sud-Est de Marrakech, il est aujourd’hui la plus grande centrale solaire thermodynamique (CST) au monde. En effet, la technologie CST utilise des miroirs pour refléter et accumuler la lumière du soleil dans des récepteurs. S’étalant sur 3000 hectares, le projet NOOR à Ouarzazate génère plus de 580 mégawatts, alimente près de 2 millions de Marocains en électricité, et évite le rejet, dans l’atmosphère, de près d’un million de tonnes par an de gaz à effet de serre.

Projet en 4 phases, la  SEPCO III, filiale de la China Power Construction Corporation, a entrepris la construction des deuxièmes et troisièmes phases du projet (NOOR II et III). 

Entreprise basé à Qingdao, responsable de NOOR II et NOOR III

Selon Liang, ingénieur en chef de NOOR II, ce dernier possède la plus grande capacité installée au monde en tant que CST parabolique, estimée à 200 mégawatts. Etant un système linéaire de CST, il utilise des collecteurs paraboliques. Dans un tel système, le tube récepteur est positionné le long de la ligne focale de chaque réflecteur en forme de parabole.

Quant au NOOR III, il comporte la plus haute tour solaire au monde. Sa capacité a été estimée à 160 mégawatts. NOOR III est alors un Power Tower System ; les miroirs reflétant la lumière du soleil sont arrangés autour d’une tour qui reçoit la lumière concentrées par les héliostats. Il est aussi équipé d’un système de stockage lui permettant de produire de l’énergie pendant 7 heures sans rayonnement solaire.

Il est à noter qu’environs 5.000 marocains s’activaient pour la construction du complexe solaire NOOR II et III.

Projet d’une grande envergure, il constitue la pierre angulaire de la stratégie énergétique marocaine visant à faire positionner le royaume en avant-garde de la transition énergétique africaine. Appuyé par des chinois, tant critiqués pour leurs menaces climatiques, le projet constitue un exemple de plus de l’engagement de la Chine pour les questions environnementales et en faveur de la croissance verte.

Le projet BRI, centré sur l’énergie, n’exclut pas, bien au contraire, de financer les énergies renouvelables, domaine prenant de l’ampleur et façonnant notre futur. Il est, aujourd’hui, fort plausible que la « Route de la Soie Verte » gagne en importance pour répondre aux exigences du XXI siècle, où l’environnement et le climat sont des domaines stratégiques.


Donia Jemli, Cheffe de pôle Afrique du Nord, diplômée de l’université européenne de Tunis. Elle se spécialise dans les relations internationales, diplomatiques et stratégiques