Après des années d’études et de retards, les bailleurs de fonds du futur projet Lekki Deep Sea Port de Lagos ont signé un accord de financement de 630 millions de dollars avec la banque publique chinoise China Development Bank. 

Le prêt permettra au développeur basé à Singapour, le groupe Tolaram, et à l’entreprise de construction publique China Harbour Engineering Company (CHEC) de disposer des fonds nécessaires à la construction de l’installation. Les termes n’ont pas été divulgués. 

Le futur port de Lekki aura une profondeur d’eau de 16,5 mètres et deux postes d’amarrage d’une longueur de 680 mètres chacun. Il aura suffisamment de place pour accueillir des porte-conteneurs d’une capacité maximale de 18 000 EVP. La capacité de la phase 1 sera d’environ 1,2 million d’EVP par an, et de 2,5 millions d’EVP au cours de la phase 2. L’espace supplémentaire devrait atténuer la pression exercée sur l’île de Tin Can et les ports d’Apapa, actuellement en difficulté, à Lagos.

Au sud-est du Nigeria, plusieurs projets de cet acabit sont prévus pour réduire la pression sur Lagos dont les ports, Apapa et Tincan Island, sont engorgés. Ils sont aussi limités à un tirant d’eau de 10 mètres. 

Le nouveau port de Lekki assurera la gestion de 2,7 millions de conteneurs par an. A l’heure qu’il est, le Nigeria – 190 millions d’habitants – gère déjà à lui seul plus du quart du trafic de conteneurs en Afrique de l’Ouest.

Les ports de Lagos représentent 60% des importations maritimes du pays et génèrent près de 70% de ses revenus douaniers (2,2 milliards d’euros en 2017).

Le président du conseil d’administration du port de Lekki, Biodun Dabiri, a déclaré que la nouvelle installation portuaire et la zone de libre-échange adjacente de Lekki auraient un impact majeur sur l’économie nigériane, créant (directement ou indirectement) plus de 200 000 emplois et générant des milliards de dollars de revenus pour l’État de Lagos. 

En plus du financement de la Banque de développement de la Chine, la CHEC s’est engagée à investir 470 millions de dollars en actions. Après l’achèvement du port, CHEC exploitera l’installation dans le cadre d’un accord de concession d’une durée de 45 ans. 

La société singapourienne d’aliments transformés, le groupe Tolaram, a rassemblé le programme de financement et de concession, sa première incursion dans le monde du développement des infrastructures, et elle conservera une participation de 22,5%. 

Les travaux préparatoires du projet du port de Lekki sont déjà en cours, les ouvriers travaillant à la fabrication de blocs de béton préfabriqués pour les digues du port. 

La feuille de route prévoit que les opérations portuaires commencent au milieu de 2022.